Quand l’IA va décider de ce que nous allons manger et boire. Par Yvan KUYO

L'intelligence artificielle suscite aujourd'hui une effervescence sans précédent, captivant l'attention de nombreux experts, chercheurs et passionnés. Mais qu'est-ce qui rend cette technologie si fascinante et pourquoi suscite-t-elle autant d'engouement ? Dans cet article, Yvan KUYO - expert en transformation digitale - vous plonge dans le monde de l'intelligence artificielle, explore les raisons de son succès et vous fait découvrir les récentes avancées qui ont propulsé cette discipline vers de nouveaux horizons.

Comment comprendre l’effervescence autour de l’Intelligence Artificielle et quelles sont les récentes avancées ?

L’intelligence artificielle (IA) désigne un ensemble de possibilités pour une machine de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité.

Nous allons mettre en avant ces trois comportements de l’être humain, pour trouver une synergie avec notre décisionnel, ou pour être plus précis, l’influence sur notre décisionnel.

L’intelligence artificielle (IA) est à l’origine d’une question simple : « les machines peuvent-elles penser ? ». La réponse positive à cette question posée par le mathématicien Alan Turing a changé le cours de l’histoire.

Pour comprendre l’envergure de cette technologie, prenons le temps de citer quelques types d’IA :

  • L’intelligence artificielle Faible (ou Intelligence Artificielle Étroite) : Il s’agit de l’IA spécialisée dans des tâches spécifiques et limitées. Les chatbots de service client ou les systèmes de recommandation de produits en ligne sont des exemples d’intelligence artificielle faible ;
  • L’intelligence artificielle Forte (ou Intelligence Artificielle Générale) : L’IA forte se rapproche davantage de l’intelligence humaine en ce sens qu’elle est capable de comprendre, d’apprendre, de raisonner et de résoudre des problèmes dans une large gamme de domaines, plutôt que de se limiter à une tâche spécifique. Notons que cette forme d’IA est en cours de développement par les chercheurs ;
  • L’intelligence artificielle Cognitive : L’IA cognitive vise à imiter la pensée humaine en utilisant des modèles cognitifs et des processus de raisonnement similaires à ceux des humains. Utilisée dans les systèmes de traitement du langage naturel (NLP) et dans la compréhension contextuelle ;
  • L’intelligence artificielle Émotionnelle : L’IA émotionnelle vise à permettre aux machines de reconnaître, comprendre et exprimer des émotions. Elle est souvent utilisée dans les interactions homme-machine pour améliorer l’engagement et la compréhension ;
  • L’intelligence artificielle Quantique : L’IA quantique exploite les propriétés quantiques des particules pour effectuer des calculs extrêmement rapides, ce qui peut avoir un impact significatif sur la résolution de problèmes complexes.
  • L’Apprentissage Machine (Machine Learning) : L’apprentissage machine est une approche de l’IA qui permet aux systèmes informatiques d’apprendre à partir de données et d’améliorer leur performance au fil du temps sans être explicitement programmés ;
  • Réseaux de Neurones Artificiels (Deep Learning) : Le deep learning est une sous-catégorie de l’apprentissage machine qui repose sur des réseaux de neurones artificiels profonds pour analyser et apprendre à partir de grandes quantités de données. Nous pouvons citer comme exemple la reconnaissance vocale et la traduction automatique.

Si cette liste n’est pas exhaustive, elle permet toutefois de donner une perception plus profonde de L’intelligence artificielle (IA).

Ce qui nous conduit à pouvoir comprendre que les technologies de L’IA ( faible, forte ou symbolique) sont orchestrées pour répondre aux besoins des utilisateurs via des applications tels que : ChatGPT 3 – 4, DALL-E, Google Bard, Amper Music etc.

Désormais, les choix humains sont guidés sinon orientés par la contribution de L’intelligence artificielle (IA)

L’intelligence artificielle (L’intelligence artificielle (IA) joue un rôle de plus en plus important dans la prise de décision quotidienne, que ce soit dans notre vie personnelle ou professionnelle.  Quelques exemples courants peuvent être énumérés :

1 – L’assistance Virtuelle pour les recherches d’informations, très souvent, on a recours à des assistants virtuels à l’instar de Siri d’Apple, du Google Assistant ou d’Amazon Alexa qui utilisent des algorithmes d’IA pour comprendre les commandes vocales et fournir des réponses ou des actions appropriées ;

2 –Dans le domaine de la santé, l’Intelligence Artificielle est très utilisée pour aider les médecins à prendre des décisions éclairées. Effectivement, certains systèmes d’IA sont mis à contribution pour interpréter les images médicales, pour poser des diagnostics de certaines maladies, ou pour évaluer le risque de certaines affections. C’est le cas de l’Imagerie Médicale, la prédiction des Maladies (Analyser des données médicales et génétiques pour identifier les facteurs de risque et prédire la probabilité de développer des maladies telles que le diabète, les maladies cardiaques et le cancer) ou encore la Télémédecine ;

3 –Dans le domaine du transport, les services de navigation utilisent des algorithmes d’IA pour fournir des itinéraires en temps réel en fonction de la circulation. Citons à titre d’exemple la conduite autonome, ma Planification des Itinéraires et la réduction des émissions de gaz à effet de serre ;

4- Au niveau du secteur financier, il y a également une percée d’utilisation de l’IA par bon nombre d’institutions financières pour analyser des données et détecter des cas de fraudes. Par ailleurs, des investisseurs utilisent des algorithmes d’IA pour prendre des décisions d’investissement en analysant les tendances du marché ;

5 – Quant au domaine de l’éducation, l‘Intelligence Artificielle est mise à contribution pour personnaliser l’apprentissage en fonction des besoins de chaque élève. Les systèmes d’IA peuvent recommander du matériel pédagogique et suivre les progrès des étudiants.

Dans cette partie, nous avons loué les promesses de l’Intelligence Artificielle et comment elle est d’un grand concours au quotidien.

Toutefois, nous devons avoir la lucidité de remarquer aussi qu’il se tend en fond de scène la problématique de la substitution progressive de l’Intelligence Artificielle à l’Intelligence Humaine. Cette dernière est devenue, au fil du temps et des innovations, dépendante dans ces actions et décisions. Toute chose qui contribue à déresponsabiliser le cerveau humain de sa capacité à se développer, et à être exploité au maximum.

Il manque à l’Intelligence Artificielle cet esprit de subtilité que l’on retrouve chez l’être humain et qui lui permet de décider dans l’incertain

Cette dernière observation introduit le concept : “d’Intelligence Artificielle Vs Intelligence Humaine”.

Notre point de vue est que l’IA est un contributeur important en matière d’influence sur la prise de décision et non sur la prise de décision en elle-même. De même, Il existe toutefois un domaine avec lequel l’Intelligence Artificielle ne sera jamais à la hauteur de l’humain : c’est celui de la prise de décision.

D’autres part, L’Intelligence Artificielle n’est pas infaillible, elle doit être utilisée de manière réfléchie. Les décisions humaines restent essentielles pour évaluer les recommandations de l’IA et prendre des décisions finales.

Enfin, il manque à l’Intelligence Artificielle cet esprit de subtilité que l’on retrouve chez l’être humain et qui lui permet de décider dans l’incertain.

Concluons sur ce point que l’esprit géométrique dont est dotée l’IA peut certes influencer les décisions humaines, mais il n’en demeure pas moins qu’Influencer une décision n’est pas la décision en elle-même, surtout dans des cas où réside une forte notion d’incertitude.

Mais pourquoi l’être humain ressent le besoin d’être assisté dans ces choix et actions ?

À l’origine, l’être humain est fondamentalement social. Il est nourri d’un ensemble de besoin, les siens et ceux des autres, pour vivre, survivre, se développer.

Plusieurs penseurs et intellectuels ont identifié et disséqué ce besoin, ce qui a fondé plusieurs théories sur le besoin fondamental de socialiser. Parmi les plus connues figurent la hiérarchisation des besoins d’Abraham Maslow, développée en 1943 et celle d’Erin Bronfenbrenner (1979) qui a tenté d’expliquer les influences sociales auxquelles l’être humain est exposé au cours de sa vie par un modèle « socioécologique » composé de diverses strates.

Enfin, une série d’études menées par des chercheurs de Harvard sur plus de 75 ans a révélé que les êtres humains qui sont heureux sont ceux qui entretiennent des relations sociales de qualité tout au long de leur vie.

Si les bonnes relations avec la famille, les amis et notre communauté nous maintiennent en santé, la solitude, elle, nous tue. Comme nous le démontrent les travaux d’Abraham Maslow et Erin Bronfenbrenner sur les fondamentaux sociaux de l’être humain.

De ce qui en ressort, nous pouvons énumérer plusieurs thématiques notamment : le développement, le besoin des autres, les relations ou la solitude. Toutes ces thématiques peuvent être regroupées dans le grand terme que nous appellerons l’interaction. Une interaction à différents niveaux (sociale, communautaire, environnementale, technologique, culturelle…)

Dans ce contexte, l’Intelligence Artificielle vient prendre une place prépondérante qui a tendance parfois à se substituer aux interactions humaines. Comme c’est le cas pour des interactions conversationnelles et l’assistance personnelle.

 L’IA s’inscrit donc comme un complément d’amélioration de l’expérience humaine plutôt qu’un substitut

Cependant, il convient de noter que bien que l’Intelligence Artificielle puisse répondre à de nombreux besoins d’interaction humaine, elle ne peut pas la remplacer pour des questions d’authenticité, de créativité et d’empathie.

L’humain serait-il dans sa frénésie vers une vie plus épanouissante et plus légère en train de se diriger vers un scénario apocalyptique ?

Geoffrey Hinton, largement considéré comme l’un des parrains de l’intelligence artificielle, a quitté son emploi chez Google, avertissant que « les robots de conversation pourraient bientôt être plus intelligents que les humains. ».

D’autres parts, plusieurs voix s’élèvent pour s’insurger contre les pensées et les idéologies des inventeurs d’applications et logiciels reposant sur L’IA. Ces derniers sont accusés d’inoculer leurs idéologies déviantes pour le genre humain, car il faut le dire, chaque inventeur inscrit dans le code de programmation son esprit et sa vision du monde.

Des dérives sont donc à craindre quand on sait qu’aujourd’hui la notion de valeurs humaines est devenue extrêmement relative d’un continent à un autre, d’une civilisation à une autre, d’une race à une autre.

Toutes choses qui poussent certains milieux Tech en Afrique à encourager les locaux à créer eux-mêmes les applications et logiciels reposant sur l’usage de l’intelligence Artificielle pour se réapproprier les modes de vie et de pensée du continent Noir.

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