« Gérer l’argent dans une institution financière est passionnant mais exige le don de soi » Samuel Roger Mbassa

Nous poursuivons aujourd’hui avec un nouveau numéro de notre rubrique « à la découverte des métiers » et nous intéressons ce jour, au métier de Trésorier bancaire. Quelles qualités faut-il développer pour devenir un excellent trésorier bancaire ? Comment évolue ce métier ? Quelles sont les contraintes liées à son exercice ? Nous avons posé la question à un professionnel. Samuel Roger Mbassa se confie sur son métier.

  • il faut être résistant face au stress, les montants manipulés ou sous la main d’un Trésorier donnent le tournis…

 

  • il faut être agile, rapide et proactif car le Trésorier sera amené à prendre des décisions selon les variations observées sur le marché (taux, réglementations etc…) dans un contexte de vive concurrence, d’asymétrie d’informations et là où l’erreur ne pardonne que très peu…

 

  • il faut être rigoureux, concentré et avoir le sens de l’organisation.

 

  • il faut être curieux afin de s’intéresser aux pratiques de la concurrence sur le marché ;

 

  • il faut avoir des qualités d’orateur et des capacités de synthèse ; 

 

  • il faut être à l’aise avec les chiffres.

 

  • il faut être résistant face au stress, les montants manipulés ou sous la main d’un Trésorier donnent le tournis…

 

  • il faut être agile, rapide et proactif car le Trésorier sera amené à prendre des décisions selon les variations observées sur le marché (taux, réglementations etc…) dans un contexte de vive concurrence, d’asymétrie d’informations et là où l’erreur ne pardonne que très peu…

 

  • il faut être rigoureux, concentré et avoir le sens de l’organisation.

 

  • il faut être curieux afin de s’intéresser aux pratiques de la concurrence sur le marché ;

 

  • il faut avoir des qualités d’orateur et des capacités de synthèse ; 

 

  • il faut être à l’aise avec les chiffres.
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Bonjour Monsieur Samuel Roger Mbassa. Pouvez-vous nous parler de vous (parcours académique et professionnel) ?

Je suis Samuel Roger Mbassa, Trésorier en chef du Groupe Société Générale pour les six filiales d’Afrique Centrale et de l’Est (Cameroun, Congo, Tchad, Guinée Equatoriale, Madagascar et Mozambique), cumulativement au poste de Responsable de la Trésorerie, des marchés de capitaux et de l’ALM au sein de Société Générale Cameroun.

Je suis titulaire d’un Master 2 en Banque et Finance obtenu à l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) en 2012 et d’une Certification en Marchés de Capitaux de l’Université de Caroline du Nord à Chapell Hill aux Etats-Unis d’Amérique obtenue en 2017.

J’ai rejoint le groupe Société Générale il y a 5 ans, après un passage dans une société de bourse active sur les marchés financiers d’Afrique Centrale. Je travaille depuis ces dernières années à la transformation profonde du modèle économique des activités de la trésorerie et des marchés en zone CEMAC au sein du groupe SG avec un niveau de performance financière en très forte croissance sur la période.

Je bénéficie de 10 années d’expérience de qualité dont plus de la moitié passée en banque (en qualité d’analyste de crédit corporate puis de chargé d’affaires PME et enfin de Manager des activités de trésorerie, marchés et ALM) et en société de bourse en qualité d’Investment Analyst et Responsable du Middle-Back Office des opérations de marchés.

Quelles sont les principales missions d’un Head of Treasury ?

La principale mission du Head of Treasury est de garantir à tout moment l’optimisation de la gestion de la Trésorerie de la banque (rentabiliser les excédents ou couvrir les déficits ou tensions anticipées) et d’intégrer le coût de la ressource dans les calculs de rentabilité et les décisions d’investissement ou de crédit de la banque à travers la gestion actif-passif du bilan, autrement appelée Assets and Liabilities Management (ALM).

En peu de mots, le Trésorier de la banque gère les ressources de la banque (dépôts des clients principalement) qui subsistent au-delà des emplois traditionnels (octroi de crédit) et travaille à donner une juste mesure du coût de la ressource pour déterminer la rentabilité économique de la banque.

Doté d’outils réglementaires à sa disposition, les missions du Trésorier bancaire couvrent à la fois la gestion de la liquidité en devises locales et étrangères.

C’est pour cela qu’il doit être très familier des instruments de politique monétaire (refinancement BEAC, marché des valeurs du Trésor, marchés de la pension livrée interbancaire ou des titres de créances négociables) et des dispositions du marché financier où il intervient principalement pour la liquidité en FCFA ; et de la réglementation des changes en zone CEMAC pour la partie en devises étrangères.

Le Head of Treasury (surtout dans le groupe dans lequel je travaille) est donc au cœur des fonctions commerciales (transferts, placements sur titres avec les clients), financières (ALM), de gestion des risques (contribution à la préparation des documents réglementaires comme les stress tests de liquidité, le Plan de financement d’urgence ou le Plan de redressement d’urgence demandés par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale) et des opérations de la banque (contrôle des opérations via la plateforme de virements de gros montants de la Banque Centrale).

Quelles sont les principales contraintes liées à votre métier ?

Sans hésiter, les évolutions réglementaires (rires). Nous ne sommes jamais à l’abri d’un nouveau texte publié par le régulateur. Comme en attestaient quelques confrères qui ont mis beaucoup plus de temps que moi dans ce métier, les années 2018 à 2021 ont de loin été les années les plus dynamiques en matière de trésorerie bancaire en zone CEMAC sur les 20 dernières années. Elles ont profondément modifié le contenu, le quotidien et les compétences à avoir d’un Trésorier de banque.

Ces modifications ont entrainé des changements de business modèles au sein des trésoreries de banque, changements que nous avons eu le plaisir de mener au sein des filiales du Groupe SG en zone CEMAC pour avoir été là au bon moment

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Quels sont les diplômes qui préparent le mieux à ce métier ? Mieux, quelle formation vous semble la plus adaptée aujourd’hui ?

Dans l’exercice de ce métier, les connaissances exigées sont pluridisciplinaires avec une prépondérance pour les sciences économiques, les instruments financiers et les mathématiques financières.

Le Head of Treasury a donc souvent suivi une école d’ingénieurs ou de commerce mais a surtout beaucoup appris par la pratique. Il y a des diplômes qui prédisposent à ce rôle mais il n’y a pas de formation à proprement parler en Trésorerie bancaire. Elle est très dépendante des zones économiques où on exerce même s’il y a des bases universelles.

Il faut selon moi être ouvert à apprendre en continu tous les jours et se former personnellement et/ou formellement (short trainings, diplômes complémentaires, certifications etc.).

 

Quelles qualités faut-il développer pour devenir un excellent Head of Treasury ?

Au-delà des connaissances techniques, une personne qui souhaite exercer cette fonction doit montrer des qualités que l’on n’acquiert pas nécessairement par les études.

  • il faut être résistant face au stress, les montants manipulés ou sous la main d’un Trésorier donnent le tournis…
  • il faut être agile, rapide et proactif car le Trésorier sera amené à prendre des décisions selon les variations observées sur le marché (taux, réglementations etc…) dans un contexte de vive concurrence, d’asymétrie d’informations et là où l’erreur ne pardonne que très peu…
  • il faut être rigoureux, concentré et avoir le sens de l’organisation.
  • il faut être curieux afin de s’intéresser aux pratiques de la concurrence sur le marché ;
  • il faut avoir des qualités d’orateur et des capacités de synthèse ; 
  • il faut être à l’aise avec les chiffres.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent embrasser votre métier ?

En des termes simples, je dirais simplement que vouloir gérer l’argent dans une institution dont le but est de vendre de l’argent au meilleur prix après en avoir acquis au prix le plus bas est quelque chose de passionnant mais exige le don de soi (on ne compte pas les heures de travail et on ne le met pas en rapport avec les revenus perçus à ce titre). Il faut être humain pour ne pas vivre dans une bulle, loin de la sphère économique réelle.

C’est à mon avis un beau métier qui permet de voir le monde du côté de ceux qui ont la solution aux problèmes.

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