Les 1ers échantillons du sondage sur la donnée au Cameroun, révèlent une illusion de maturité : la donnée est jugée stratégique, mais rarement structurée.
« On en parle dans les réunions, mais pas encore dans les budgets. » Un répondant à l’enquête nationale sur la donnée, initiée par le GECAM, coordonnée par IIBA Cameroun
Ce que révèle le deuxième échantillon de l’enquête nationale sur la donnée
En l’espace de vingt-quatre heures, le nombre de participants à l’enquête nationale du GECAM a atteint 92 répondants. Cette progression confirme l’intérêt croissant des professionnels pour le premier Livre Blanc sur la Donnée au Cameroun.
Mais les résultats de ce nouvel échantillon révèlent également une tendance préoccupante : une dissonance persistante entre la conscience stratégique et la réalité opérationnelle.
| Axe observé | Tendance dominante | Interprétation |
| Maturité data moyenne | 2,65 / 5 | Les organisations se savent en apprentissage, mais se perçoivent souvent plus avancées qu’elles ne le sont. |
| Décisions basées sur la donnée (« data-driven ») | 50–75 % (déclaratif) | La donnée inspire les discours, sans encore guider les décisions quotidiennes. Excel reste « roi ». |
| Budget data | “Je ne sais pas” (réponse la plus fréquente) | L’aveu le plus parlant : la donnée est jugée importante, mais sans budget identifié. |
| Type d’organisation | 80 % grandes entreprises privées | Les PME et les institutions publiques demeurent en marge de la culture data. |
| Conscience du décalage | Forte | Passage à l’acte : timide |
Ce que cela dit de nous
Le Cameroun entre dans une phase intéressante : nous avons la conscience du besoin, mais pas encore les réflexes de mise en œuvre.
Nos dirigeants citent la donnée comme levier de compétitivité. Nos équipes la manipulent dans des fichiers Excel ou des rapports.
Pourtant, peu d’organisations relient ces deux mondes par une gouvernance claire, un budget identifié et des compétences internes solides.
Autrement dit : nous savons ce qu’il faut faire, mais nous ne nous en donnons pas encore les moyens. Nous croyons être “data-driven” parce que nous regardons un graphique, alors que la donnée n’est pas un visuel : c’est un capital à gouverner, au même titre que la finance ou les talents.
Pourquoi il faut aller plus loin
Le Livre Blanc en cours de rédaction n’est pas une vitrine : c’est un miroir collectif. Plus le nombre de répondants sera élevé, plus le diagnostic sera fidèle à la réalité de notre écosystème. Et plus le Guide des Bonnes Pratiques 2025, son prolongement opérationnel, pourra proposer des solutions concrètes.
Chaque nouvelle réponse affine la compréhension des enjeux :
- Sommes-nous réellement conscients de nos écarts ?
- Nos budgets suivent-ils nos ambitions ?
- Dirigeants et analystes parlent-ils le même langage ?
Ces questions méritent des réponses fondées sur des données tangibles.
Appel à contribution
Professionnels, responsables publics, enseignants, entrepreneurs, chercheurs : chacun peut contribuer.
👉 Prenez quelques minutes pour répondre à l’enquête nationale sur la donnée et enrichir le diagnostic collectif.
✍️ Lien du questionnaire : https://forms.gle/B5kKnY724E3gyBXz8
Il est également possible de participer directement à la rédaction du Livre Blanc ou d’une étude sectorielle.
Cliquez sur le lien pour devenir contributeur 👈🏿
En conclusion
Le Cameroun parle désormais de la donnée comme d’un levier de transformation. Mais il est temps de passer du discours à la pratique.
La rédaction du Livre Blanc sur la Donnée est une occasion historique de poser les bases d’une véritable culture de la donnée, partagée entre entreprises, institutions et citoyens.