C’est un tournant historique. Pour la première fois en Afrique centrale, le Cameroun s’apprête à publier deux documents de référence — un Livre Blanc sur la Donnée et un Guide des Bonnes Pratiques — entièrement pensés et rédigés par des experts locaux.
Une initiative pilotée par le GECAM, soutenue par l’IIBA Cameroun, et coordonnée par Habib Iya et Rosine TAPSOU. Objectif : faire de la donnée un levier de performance et d’influence.
Un chantier national inédit
« La donnée est au 21e siècle ce que l’énergie a été au 19e : le moteur de la compétitivité et de la souveraineté », déclare Ibrahima OUSMANOU, président de la Commission Industrie du GECAM. Sous sa houlette, la Sous-commission Données, coordonnée par Habib IYA, agit comme un véritable laboratoire national : diagnostiquer, structurer, et outiller les entreprises camerounaises pour exploiter la puissance de leurs données.
Le Livre Blanc, prévu pour début novembre 2025, dressera un état des lieux stratégique, une vision nationale et des recommandations destinées aussi bien aux décideurs publics qu’aux chefs d’entreprise.
Le Guide des Bonnes Pratiques, attendu pour décembre, sera son prolongement opérationnel : check-lists, modèles, outils et plans d’action à la portée de toutes les entreprises, notamment les PME, qui représentent plus de 90 % du tissu économique du pays.
Une approche “par nous, pour nous”
« Notre objectif est clair : produire un référentiel par nous, pour nous, adapté à notre réalité », explique Rosine TAPSOU, cheffe de projet du groupe de travail IIBA Cameroun. Sous son impulsion, l’IIBA a mis en place une méthodologie collaborative et agile :
- des groupes thématiques organisés par grandes sections du Livre Blanc et du Guide ;
- des coordinateurs assurant la cohérence ;
- et des contributeurs bénévoles venus du monde de la business analyse, de la data, du droit, de l’éducation et de l’entreprise privée.
Chaque volontaire peut s’impliquer à la mesure de son temps : 1h = 1 paragraphe, 4h = 1 sous-section, 8h = 1 section complète pour “marquer l’histoire”.
Les rédactions se font sur Google Docs, et les réunions hebdomadaires du vendredi à midi servent à synchroniser les progrès. « C’est un projet agile et inclusif, ouvert à tous ceux qui veulent bâtir la culture de la donnée au Cameroun », précise Rosine.
La donnée, socle de la souveraineté
Pour Habib, ce projet dépasse le simple cadre technique : « Une donnée brute reste muette si elle n’est pas rendue intelligible. La visualisation transforme l’information en outil de décision. »
Le Livre Blanc mettra en lumière des cas d’usage camerounais :
- Agro-industrie : planification et productivité,
- Bois et forêts : traçabilité pour l’export,
- Emballage et biens de consommation : innovation et compétitivité,
- TIC : catalyseur de transformation.
Ces exemples prouvent que la donnée n’est pas un concept abstrait : c’est un instrument de croissance, de transparence et d’innovation.
Appel à la communauté
Un appel national à contributeurs est lancé.
Les profils recherchés ?
– Des professionnels passionnés ou travaillant de près ou de loin avec les données,
– des enseignants,
– des analystes,
– des managers
– ou des juristes désireux d’apporter leur pierre à cet édifice collectif.
Calendrier clé
- 11 octobre : 1ers paragraphes livrés
- Début novembre : publication du Livre Blanc
- Début décembre : publication du Guide des Bonnes Pratiques
Avantages pour les contributeurs :
- Leur nom inscrit dans le document officiel,
- Une visibilité nationale,
- Une participation historique à la construction du premier référentiel data d’Afrique centrale.
Le Cameroun, pionnier régional
Avec ces deux documents, le Cameroun entend prendre une longueur d’avance sur ses voisins : « Ce projet est une première en Afrique centrale. Il peut faire du Cameroun un pionnier et un leader régional en matière de gouvernance des données industrielles », affirme Habib IYA.
L’ambition est claire : bâtir une culture de la donnée qui irrigue aussi bien les entreprises que les institutions. Un changement de paradigme, initié localement, mais dont les effets pourraient transformer durablement la compétitivité nationale.
Pour rejoindre le groupe de travail : 👉 Remplir le formulaire en ligne
– Rendez-vous de 30-45 min maximum chaque vendredi à 12h sur Zoom
– Travail collaboratif sur Google Drive
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