Derrière chaque cargaison livrée à temps, chaque chaîne d’approvisionnement optimisée, il y a des femmes et des hommes qui orchestrent dans l’ombre. Anne Patrice NYEMECK M.BIYAG fait partie de ces architectes de la logistique, ceux qui assurent que les rouages du transport et du commerce international tournent sans accroc. Avec plus de quinze ans d’expérience, dont une décennie dans le transport aérien, elle a su s’imposer dans un univers où chaque minute compte. Nous l’avons rencontrée !
Bonjour Anne. Un mot sur vous ?
Je suis Anne Patrice NYEMECK M.BIYAG, spécialisée en commerce international et gestion de la chaîne d’approvisionnement. Je possède un MBA en gestion du commerce international et plus de 15 ans d’expérience dans l’optimisation des processus logistiques, la négociation avec les fournisseurs et le suivi des opérations d’import/export, dont dix ans dans le secteur du transport aérien.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans le secteur de la logistique ? Une vocation, un défi, ou simplement une opportunité que vous avez su saisir ?
Mon intérêt pour le secteur de la logistique découle d’une passion pour le commerce international, inspirée par l’exercice de ce métier par mes parents depuis mon enfance. J’ai été témoin de l’engagement et de la détermination de mon père, qui, malgré des moyens limités, a su tracer son chemin dans ce domaine et y laisser une empreinte significative.
Cette expérience m’a motivée à prendre la relève. J’ai vu une réelle opportunité d’acquérir des compétences en commerce international pour améliorer l’efficacité des opérations logistiques, un défi que j’ai choisi de relever avec enthousiasme.
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On dit souvent que les femmes doivent en faire deux fois plus pour être reconnues à leur juste valeur dans ce domaine. Est-ce une réalité que vous avez vécue dans votre parcours ?
Oui, cela a été une réalité pour moi. Dans un secteur souvent dominé par les hommes, il a fallu que je prouve mes compétences et ma valeur à travers des résultats concrets. Cela m’a poussée à travailler plus dur et à faire preuve de résilience.
Performez dans la logistique, c’est une question de talent ou d’endurance ? Quelles sont, selon vous, les compétences et qualités indispensables pour réussir dans ce secteur au Cameroun ?
Selon moi, réussir dans la logistique nécessite à la fois du talent et de l’endurance. Les compétences indispensables incluent la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la négociation, et l’optimisation des processus logistiques. Une erreur à éviter serait de négliger l’importance de la communication et de la collaboration avec les équipes.
Le secteur de la logistique est en pleine mutation avec l’IA, l’automatisation et les nouvelles technologies. Pour vous, c’est une opportunité ou une menace pour les professionnels du secteur ? Votre métier est-il en danger ?
Je considère principalement cette évolution comme une opportunité. Les nouvelles technologies, y compris l’intelligence artificielle et l’automatisation, ont le potentiel d’améliorer significativement l’efficacité et la précision des opérations logistiques. Toutefois, il est essentiel de se former en continu et de s’adapter aux changements pour maintenir sa pertinence dans ce secteur en mutation. Il est important de souligner qu’en dépit de ces avancées technologiques, la ressource humaine restera toujours indispensable pour garantir le bon fonctionnement de ces innovations.
On vous donne une baguette magique : quelles sont les trois choses que vous changeriez immédiatement dans le secteur de la logistique au Cameroun ?
- L’amélioration des infrastructures de transport ;
- La formation continue des professionnels du secteur ;
- La promotion de l’égalité des sexes dans les rôles de leadership
Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions ?
Mon objectif est de continuer à progresser dans le secteur de la logistique dans son ensemble, en visant une maîtrise complète des différents métiers liés à la chaîne d’approvisionnement par le biais de la formation continue. Je souhaite mettre à profit l’expertise que j’aurais acquise pour participer à des projets innovants et durables, tant sur le plan national qu’international. Par ailleurs, je suis également ouverte à la possibilité d’explorer d’autres domaines professionnels.
Si vous deviez donner quelques conseils à une jeune femme qui souhaite se lancer dans la logistique, que lui diriez-vous ?
Je lui dirais de croire en elle-même, de ne jamais cesser d’apprendre et de chercher des mentors dans le domaine. La persévérance et la passion sont essentielles pour réussir.
Pour finir, une question plus légère : si vous n’aviez pas travaillé dans la logistique, quel métier auriez-vous choisi, et pourquoi ?
Si je n’avais pas choisi la logistique, j’aurais probablement opté pour une carrière en gestion d’entreprise, car je suis passionnée par l’optimisation des ressources et l’impact positif sur la société.