Après trente-trois années passées dans les rouages du commerce international, Dr Honoré MONDOMOBE aurait pu fermer le chapitre d’une carrière bien remplie. Mais cet expert international en commerce et développement du secteur privé n’a jamais été du genre à s’arrêter au sommet d’une montagne.
Enseignant à l’université et praticien reconnu sur plusieurs continents, il a choisi de prolonger son parcours en explorant de nouveaux champs : l’intelligence artificielle appliquée aux PME africaines et l’intelligence économique autour de la ZLECAf.
Dans cet entretien, il revient sur ses 33 ans de défis, ses succès et la conviction qui l’anime : apprendre, transmettre et bâtir, sans jamais céder à l’usure du temps…
Bonjour Dr. Après 33 ans dans le commerce international, qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre une nouvelle aventure professionnelle plutôt que de prendre une retraite bien méritée ?
Après 33 ans dans les méandres du commerce international et de la facilitation des échanges, j’avais atteint l’âge normal de départ à la retraite. Et j’avais décidé de poursuivre ma recherche dans le domaine de la pratique de l’écosystème entrepreneuriat des PME africaines avec une application spécifique à l’IA. Je voulais exceller dans une autre expertise plus recherchée par le marché.
J’avais passé trois décennies dans le commerce international et j’avais l’air d’avoir presque tout vu. L’écosystème entrepreneurial des PME africaines avec une application actualisée à l’IA, c’était comme apprendre une nouvelle langue.
Qu’est-ce qui vous rend particulièrement fier ?
Après 33 années de challenges truffés de plusieurs success stories professionnelles à travers des centaines de structures, des voyages dans plus de 40 pays, je me sens tellement fier de tout ce que j’ai appris, enseigné et partagé avec des personnes de diverses cultures.
Des personnes avec lesquelles j’ai étroitement collaborées et surtout du rôle que j’ai eu à jouer au sein de plusieurs organisations de renommées mondiales….
J’ai su apprendre des cultures différentes de la mienne, j’ai apporté et contribué à divers changements, innovations et améliorations de la vie des personnes, et j’ai aidé à endiguer la pauvreté partout où cela m’a été possible…
Ce babillard non exhaustif des logos garde le souvenir de la grande mosaïque de clients et de partenaires de plusieurs pays qui ont su me faire confiance !
Vous souvenez-vous de votre tout premier jour de travail ? Quels souvenirs marquants gardez-vous de vos débuts ?
Je me rappelle encore comme si c’était hier de mon premier jour de travail. C’était un lundi comme aujourd’hui, il avait plu sur moi et j’étais arrivé au bureau tout trempé.
Je commence à raconter aujourd’hui ma belle histoire professionnelle…. Que le temps passe vite !

Comment s’est faite votre entrée dans le gouvernement canadien ?
Le 08 juillet 1991, un mois avant ma graduation de l’ESSEC, j’avais eu la grâce de rejoindre le gouvernement canadien dans la filière des délégués commerciaux du service extérieur, après une rude sélection de recrutement, dans un excellent environnement de travail multiculturel, de respect des droits de la personne, de conformité, etc.
Merci aux ambassadeurs Leahy Anne et Lebleu Marcel de m’avoir donné cette opportunité qui m’a ouvert le monde. C’était une autre grâce d’être dès 26 ans à l’école de ces bolides.
Au fil de votre carrière, avez-vous reçu des distinctions? Si oui, que représentent-elles pour vous ?
J’ai reçu de nombreuses lettres de remerciements et j’ai eu des décorations de reconnaissance du Canada, des Comores 🇰🇲, du Sénégal 🇸🇳 et de la RDC 🇨🇩 …
J’ai eu beaucoup d’amis partout et après 33 ans de services et de prestations planétaires, je peux partager de toujours respecter et bien traiter vos collaborateurs, vos stagiaires et vos subalternes.
C’est eux qui vous remplaceront et seront peut-être aussi vos futurs patrons. Restons humbles et gardons la foi !
Chacun a son histoire et la mienne pourrait aussi inspirer d’autres dans mes mémoires que j’écrirai bientôt.
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Nous ne suivons pas tous la même horloge
Avec le recul, quelles leçons majeures tirez-vous de ce long parcours professionnel ?
J’en ai tiré une leçon essentielle : l’âge n’est pas une date de péremption pour apprendre, s’adapter ou exceller. Nous ne suivons pas tous la même horloge, et la compétence ne disparaît pas simplement parce que le nombre de bougies augmente.
J’ai appris la résilience, l’adaptation au changement constant et il est maintenant temps de passer à la vitesse supérieure avant d’arrêter.
À mes collègues de diverses missions, du fond du cœur, je vous souhaite le meilleur pour l’avenir !
” Après 33 ans sans jamais avoir vraiment chômé, mon histoire professionnelle se poursuit encore
Comment votre entourage a-t-il réagi à votre décision de reprendre des études et de vous lancer dans un programme de recherche exigeant, au moment où beaucoup auraient choisi le repos ?
Les murmures n’ont pas tardé : « Même les jeunes experts ont du mal à s’arrimer au changement de nouvelles exigences de la compétitivité ». Et si je ne m’arrimais pas je devais tout simplement disparaître. « À ton âge, c’est trop. Vas te reposer ». Certains disaient même que je n’irais pas au bout.
La formation et la recherche étaient une montagne : 7 000 pages de manuels à maîtriser, encore des semaines et des nuits entières devant l’ordinateur, des examens sans répit.
Ce fut le programme de recherche le plus difficile de ma carrière. Et je l’ai bien réussi. Pas parce que c’était facile, mais parce que mon esprit était aussi alerte qu’il l’était 30 ans plus tôt.
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Aujourd’hui, sur quels projets concentrez-vous vos efforts ?
Après avoir travaillé dans plusieurs paradigmes reliés à la pratique du commerce international en Afrique, je travaille aujourd’hui sur l’intelligence économique reliée à la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf).
Après 33 ans sans jamais avoir vraiment chômé, mon histoire professionnelle se poursuit encore, et Dieu la rendra encore plus exaltante pour penser me reposer un jour bientôt …
Que diriez-vous à ceux qui hésitent à se relancer dans un nouveau défi tard dans leur carrière ?
Parfois, c’est dans la dernière portion de piste qu’on prouve qu’on a toujours volé à son meilleur niveau.