À la tête de la communication, du marketing et de la RSE chez BGFIBank Cameroun, Kerine Nana conjugue rigueur bancaire et passion du lien humain. Depuis ses débuts dans la banque jusqu’à son immersion dans l’univers de la communication, son parcours étonne autant qu’il inspire.
Rien ne la prédestinait à embrasser cette carrière, et pourtant, au fil des défis, elle a su faire de l’écoute active, de la créativité et du sens du lien humain ses meilleures armes.
Bonjour Kerine. Un mot sur vous ?
Je suis une passionnée de relations humaines, de transmission et de sens. J’occupe aujourd’hui la fonction de Directeur Communication, Marketing et RSE chez BGFIBank Cameroun, après un parcours atypique, guidé par la confiance, l’engagement et la découverte de soi au fil du temps.
Quand vous étiez plus jeune, rêviez-vous déjà de travailler dans la communication… ou avez-vous atterri là un peu par hasard ?
(Rires…) Ce n’était pas du tout un rêve d’enfant. J’ai fait des études de comptabilité, puis de finance des entreprises avec une certification au CFPB devenu ESBanque, l’Ecole Supérieure de la banque. J’ai intégré BGFIBank il y a plus de 10 ans, avec 7 belles années passées au commercial : chargée d’accueil, gestionnaire de comptes particuliers, gestionnaire de comptes patrimoniaux, chef service commercial, responsable d’agence… Et puis un jour, mon patron m’a dit : « Je pense qu’il est temps pour toi d’aller à la communication ».
J’ai été surprise, je ne m’y attendais pas du tout ! Certes, j’animais des événements, je présentais des idées, je participais à des actions marketing… Mais je ne me projetais pas là. Finalement, je m’y suis lancée… et je me suis découverte. Et depuis, je m’éclate.
Pourquoi avoir choisi le secteur bancaire, réputé sérieux, exigeant, rigide, très “costume-cravate” ?
Parce qu’au fond, j’ai toujours été attirée par les milieux structurés, exigeants, mais profondément humains. La banque m’a appris la rigueur, la responsabilité et le sens du service. Et aujourd’hui, je suis convaincue qu’il est possible de faire vivre la créativité même dans des univers perçus comme rigides. C’est cette dualité qui me stimule.

Qu’est-ce qui vous fait vibrer dans ce métier ?
C’est la possibilité de créer du lien, de donner du sens aux actions, de valoriser ce que l’entreprise fait pour toutes ses parties prenantes (clients, partenaires, employés…) et pour la société. Il y a évidemment l’adrénaline des campagnes, mais surtout cette fierté de porter les valeurs de mon entreprise. Des valeurs qui sont profondément ancrées en moi, et qui me parlent au quotidien.
Si vous deviez résumer votre toute première année dans la communication en un mot, lequel choisiriez-vous… et pourquoi ?
Je vais faire ‘la moi’, j’ai 2 mots (rires).
“Révélation”. Parce que je ne m’étais jamais imaginée là, et pourtant, tout a pris sens très vite. J’ai compris que mes expériences passées, notamment au commercial, étaient un vrai atout pour mieux communiquer, avec justesse, ancrage et “Apprentissage”, parce qu’il a fallu vite comprendre, s’adapter, convaincre, gérer parfois le doute. Cette première année m’a appris la résilience, mais aussi la puissance d’un bon message bien placé.
Avec le recul, qu’auriez-vous aimé savoir avant de plonger dans cette carrière ?
Que la communication, ce n’est pas que des campagnes et des discours bien montés. C’est aussi énormément d’écoute active, de diplomatie, de stratégie. J’aurais aimé savoir à quel point les perceptions, les non-dits, même les silences, peuvent être aussi importants que les mots. De façon brève, l’écoute active est un levier stratégique et il ne faut pas toujours vouloir répondre immédiatement à tout (Clin d’œil à mon Patron).
Être responsable communication dans une banque, c’est quoi exactement ? A quoi ressemble le quotidien ?
C’est être au cœur de l’écosystème : il faut comprendre les enjeux commerciaux, institutionnels, humains, et les traduire en messages clairs, cohérents et puissants. C’est aussi coordonner les équipes, anticiper les crises, porter la voix de l’entreprise. Et surtout, c’est écouter, ajuster, proposer… chaque jour, et parfois même plusieurs fois par jour.

Le métier de communicant est souvent caricaturé : on dit parfois que “vous passez votre temps à donner des ordres ou à râler”. Ce genre de cliché vous agace ou vous amuse ? Et s’il fallait en démonter un autre, ce serait lequel ?
(Rires) Il m’amuse plus qu’il ne m’agace. Parce qu’il est tellement loin de la réalité. Être communicant, c’est surtout gérer l’invisible : les sensibilités, les émotions, les équilibres. Si je devais démonter un autre cliché, ce serait celui de la communicante “superficielle”. La communication est une fonction stratégique, au service de la vision de l’entreprise.
Enfin, que diriez-vous à une jeune femme — ou un jeune homme — qui souhaiterait suivre vos pas ? Quels conseils concrets lui donneriez-vous pour réussir et durer dans ce métier?
De rester curieux.se, de cultiver son empathie, et de ne jamais perdre de vue l’essence du métier : créer du lien. C’est un métier exigeant, mais d’une richesse incroyable. Il faut apprendre à écouter, à lire entre les lignes… et à rester aligné.e avec ses valeurs.