Sous les lumières tamisées de la Résidence de l’Ambassadeur de l’Union européenne à Yaoundé, le rideau s’est levé, le 8 mars dernier, sur le Festival du Film Européen 2025. Une date symbolique, choisie pour coïncider avec la Journée internationale des droits des femmes, et un thème évocateur : « Le cinéma au féminin : autonomisation, créativité et impact ». Ce festival, qui fête ses 40 ans d’existence, s’impose comme un rendez-vous incontournable pour célébrer la culture et les droits humains, tout en réaffirmant la place essentielle des femmes dans l’industrie cinématographique.
Jean-Marc Châtaigner, Représentant de l’Union européenne au Cameroun, a ouvert la soirée par un discours empreint d’émotion et d’engagement. « Dans un monde marqué par des défis multiples, réaffirmer la primauté de la culture et des droits humains, en particulier ceux des femmes, est plus que jamais une nécessité », a-t-il déclaré. Une allocution qui a trouvé un écho particulier dans l’assistance, rappelant que le cinéma, au-delà de son pouvoir divertissant, est un vecteur puissant de dialogue et de changement social.
La soirée a ensuite pris des allures de voyage sensoriel, avec la performance envoûtante de Kareyce Fotso. L’artiste a interprété des extraits de son nouvel album, « GWÀ », un hommage vibrant à la cause des femmes, mêlant mélodies envoûtantes et paroles engagées. Le public, captivé, a été transporté dans un univers où musique et cinéma se répondent, créant une symbiose parfaite entre art et militantisme.
Mais le véritable clou de la soirée a été la projection du court métrage « Je veux BOZA » réalisé par Dominique Minyono. Ce film poignant raconte le périple d’une jeune fille fuyant les violences faites aux femmes, pour entreprendre un voyage périlleux vers l’Europe. Les spectateurs, visiblement émus, ont ensuite eu l’opportunité d’échanger avec le réalisateur, qui a partagé avec passion les motivations et l’engagement derrière sa création. Un moment fort, qui a rappelé la puissance du cinéma pour susciter l’empathie et provoquer la réflexion.
Un festival qui compte rayonner au-delà de Yaoundé
Comme l’année dernière, le Festival du Film Européen ne va pas se limiter à la capitale camerounaise. Il va s’étendre également à Douala et Bafoussam, offrant ainsi une vitrine plus large à la richesse du cinéma européen et africain. Au programme, des projections cinématographiques, des masterclass et des rencontres avec des professionnels du secteur, le tout dans une dynamique d’échange et de partage. Une attention particulière est portée aux jeunes femmes, avec des initiatives visant à renforcer leur place dans l’industrie cinématographique.
Stéphanie Dongmo, présidente du Cinéma Numérique Ambulant (CNA), a souligné l’importance de cette collaboration avec l’Union européenne. « Nous sommes des militants du cinéma africain, engagés à le démocratiser et à le rendre accessible à tous », a-t-elle déclaré. Le CNA, présent dans 10 régions du Cameroun et dans plusieurs pays africains et en France, continue de rapprocher le cinéma des populations, en particulier celles qui en sont souvent exclues. « Cette année encore, nous sommes ravis de participer au Festival du Film Européen, une collaboration qui nous tient particulièrement à cœur », a-t-elle ajouté.
La soirée s’est achevée dans une ambiance conviviale et chaleureuse, autour d’un repas partagé entre Jean-Marc Châtaigner et ses convives. Les saveurs culinaires, tout comme les échanges, ont été riches et variés, reflétant la diversité culturelle qui anime ce festival.
Pour accompagner ce moment de convivialité, la Disc-jockey Sara a pris les commandes des platines, distillant des mélodies envoûtantes qui ont fait vibrer l’assistance. Une femme aux commandes, une fois de plus, comme pour rappeler que cette année, le Festival du Film Européen 2025 célèbre avant tout la place des femmes dans tous les domaines, y compris celui de la musique.
Lights, camera, action !