Dans un domaine où tout repose sur la fluidité et l’anticipation, Martine Ngo Nwaha Bell a su trouver sa place. D’un premier poste d’assistante logistique transport chez Littoral Logistics à la gestion des cargaisons pour le Programme Alimentaire Mondial (PAM) Cameroun, son parcours s’est construit au gré des opportunités offertes par le secteur. Résilience, organisation et gestion du temps sont ses armes au quotidien.
Mais derrière son expertise, c’est un défi plus grand qu’elle relève : prouver que les femmes ont toute leur place dans l’univers exigeant de la supply chain. Nous l’avons rencontrée !
Bonjour Martine. Un petit mot sur vous ?
Bonjour, je m’appelle NGO NWAHA BELL Martine, titulaire d’un MBA et une Licence en Supply Chain Management obtenu respectivement à l’Université UNICAF et l’Institut Universitaire Catholique Saint Jérôme de Douala. J’ai commencé ma véritable carrière professionnelle en 2010 en tant qu’Assistante Logistique Transport chez Littoral Logistics, où j’ai acquis des compétences essentielles en évaluation des besoins financiers par voyage, maitrise du corridor Douala-Bangui, Douala-Ndjamena et Abéché, formulation des demandes de cotation, reporting et la satisfaction client.
Actuellement, je travaille comme Assistante Logistique Shipping au PAM Cameroun où je suis responsable du monitoring de toutes les cargaisons entrantes dans les ports de Douala et de Kribi et la gestion opérationnelle des opérations de dédouanement, le support des agents de dédouanement qui sont à la charge de nos cargaisons.
Qu’est-ce qui vous a attirée dans le secteur de la logistique ? Une vocation, un défi, ou simplement une opportunité que vous avez su saisir ?
Ce qui m’a attirée dans le secteur de la logistique, c’est les mutations dans le secteur que l’on vit au quotidien. J’ai toujours été passionnée par l’aventure, la curiosité, la découverte et j’ai vu cela comme une opportunité d’aller vers une discipline qui, je le pense, était en harmonie avec mes aspirations.
Lire aussi : De la grande distribution à l’humanitaire, Jeanne Hana Ngo Imandi trace sa route au cœur de la Supply Chain
On dit souvent que les femmes doivent en faire deux fois plus pour être reconnues à leur juste valeur dans ce domaine. Est-ce une réalité que vous avez vécue dans votre parcours ?
Oui, c’est une réalité que j’ai vécue. J’ai souvent dû prouver mes compétences et ma valeur à plusieurs reprises. Cependant, cela m’a aussi permis de développer une grande résilience et de prouver que les femmes peuvent exceller dans ce domaine.
Performer dans la logistique, c’est une question de talent ou d’endurance ? Quelles sont, selon vous, les compétences et qualités indispensables pour réussir dans ce secteur au Cameroun ?
Je pense aussi que c’est un mélange de talent et d’endurance. Les compétences indispensables incluent une excellente organisation, une bonne gestion du temps, et de solides compétences en communication. Il est aussi nécessaire d’éviter des erreurs comme le manque de planification, la mauvaise gestion des ressources et la non prise en compte des besoins du client surtout en ce qui concerne les délais d’acheminement des denrées qui vous sont confiées.
”
J’ai souvent dû prouver mes compétences et ma valeur à plusieurs reprises
On vous donne une baguette magique : quelles sont les trois choses que vous changeriez immédiatement dans le secteur de la logistique au Cameroun ?
Avec une baguette magique, je changerais :
– l’infrastructure pour améliorer les réseaux de transport ;
– la formation professionnelle pour mieux préparer les travailleurs à la réalité du terrain ;
– les politiques de soutien pour encourager l’innovation.
Lire aussi : D’opératrice de saisie à chef de ligne : Yolène Ngounou, 17 ans d’engagement dans la logistique
Aujourd’hui, quelles sont vos ambitions ?
Mes ambitions actuelles sont de continuer à me former, d’accompagner les jeunes dans ce domaine. Bien sûr que je me vois continuer dans la logistique, mais je suis également ouverte à explorer d’autres domaines où je pourrais appliquer mon expérience.
Si vous deviez donner quelques conseils à une jeune femme qui souhaite se lancer dans la logistique, que lui diriez-vous ?
Je lui dirais de ne jamais abandonner, de continuer à se former et de chercher des mentors dans le domaine. La persévérance et le réseautage sont essentiels pour réussir.
Lire aussi : Nancy Nguela, l’ingénieure qui trace sa voie dans la logistique ferroviaire
Pour finir, une question plus légère : si vous n’aviez pas travaillé dans la logistique, quel métier auriez-vous choisi, et pourquoi ?
Si je n’avais pas travaillé dans la logistique, j’aurais probablement choisi l’Informatique car j’ai toujours été intéressée par les transformations en général et avec l’avancée de l’IA, le monde est en pleine mutation et il faut suivre pour ne pas rester derrière.