De l’agro-industrie aux fintechs, Arthur EPASSA s’est imposé comme un acteur important de la transformation des entreprises. Avec plus d’une décennie de succès à son actif, il a accompagné de nombreuses structures dans leur quête de performance et d’innovation. Lors du Sommet des Managers en Mission, organisé aux Comores du 24 au 28 février 2025, il lèvera le voile sur les méthodes concrètes qui permettent de transformer des projets en véritables moteurs de croissance. Nous l’avons rencontré !
Bonjour Arthur. Une petite présentation ?
Je suis curieux, ambitieux, et légèrement obsédé par la recherche de solutions aux défis qui semblent impossibles. Mais avant tout, je suis profondément humain, juste différemment. Ce qui m’anime au quotidien ? Comprendre les autres, faire émerger le potentiel des équipes, et transformer les idées en actions concrètes.
Dans un monde saturé d’informations et de complexité, je crois au pouvoir de la clarté et de l’impact. Mon parcours, comme celui de beaucoup d’entre vous, est un mélange de réussites, d’échecs (parfois spectaculaires) et de leçons qui m’ont façonné. J’ai travaillé en France, Royaume Uni, Emirats, Etats Unis et Dubai. J’ai transformé des départements d’innovation à 40 Millions €, géré des programmes à 200 Millions $ et accompagner des entreprises sur des programmes à 1 Milliard $.
Chaque étape m’a appris une chose essentielle : on ne grandit jamais seul. Je ne prétends pas tout savoir (même si je travaille dur pour être la personne que les autres appellent quand ils n’ont pas de réponse, je dirige mon propre cabinet de conseil). Mais une chose est sûre : j’apprends vite, et je n’ai pas peur de me tromper si cela me rapproche d’une meilleure solution.
Votre atelier s’intitule “Maximiser l’impact des projets pour améliorer la performance des entreprises”. En quelques mots, pourquoi est-il crucial pour les entreprises de lier la réussite des projets à leur performance globale ?
Parce qu’un projet n’est jamais isolé. Chaque projet réussi alimente la stratégie globale, renforce la cohésion des équipes et crée de la valeur pour l’entreprise. L’inverse est vrai aussi : un projet qui échoue fragilise tout l’écosystème. Lier les projets à la performance globale, c’est s’assurer que chaque action contribue à un objectif commun, mesurable et impactant.
Certaines entreprises multiplient les projets sans jamais atteindre des résultats mesurables. Pourquoi, selon vous, la culture du “moins mais mieux” reste-t-elle si difficile à adopter ?
Parce que le “moins mais mieux” demande du courage. C’est accepter de dire non, même à des idées séduisantes. C’est prendre le risque de concentrer ses ressources sur un nombre limité de projets, en misant tout sur leur réussite. Mais beaucoup d’entreprises confondent quantité et impact. Elles pensent qu’en lançant plus de projets, elles multiplient leurs chances de succès. En réalité, elles dispersent leurs efforts, diluent leur focus et perdent en efficacité
La culture du moins mais mieux, c’est une question de maturité :
• Maturité pour identifier ce qui compte vraiment.
• Maturité pour prioriser et aligner tout le monde sur un cap clair.
• Et surtout, maturité pour accepter que renoncer n’est pas une faiblesse, mais une stratégie
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Quels sont, selon vous, les indicateurs clés qu’une entreprise doit surveiller pour s’assurer qu’un projet contribue réellement à sa performance ?
Un projet qui contribue à la performance d’une entreprise doit être mesuré avec des indicateurs qui vont au-delà du simple respect des délais et du budget. Voici trois catégories clés à surveiller :
• Impact stratégique : Est-ce que ce projet sert les objectifs globaux ? Indicateurs : contribution au chiffre d’affaires, part de marché, ou alignement avec les priorités stratégiques ;
• Valeur créée : Qu’apporte ce projet, concrètement ? Indicateurs : satisfaction client, réduction des coûts, gains d’efficacité ou retour sur investissement ;
• Santé organisationnelle : Ce projet renforce-t-il ou affaiblit-il l’entreprise ?
Ces indicateurs ne doivent pas rester figés : ils doivent être ajustés pour refléter ce qui compte vraiment à l’instant T. Mesurer la performance, ce n’est pas juste cocher des cases, c’est s’assurer que chaque projet alimente un cycle vertueux pour l’entreprise
5. Quels sont les principaux critères pour évaluer si un projet a réellement transformé une entreprise ?
Un projet peut sembler réussi sur le papier, mais la vraie transformation d’une entreprise se mesure au-delà des résultats immédiats. Voici les principaux critères pour évaluer un impact réel et durable :
• Un avant et un après visibles : Le projet a-t-il résolu un problème clé ou saisi une opportunité stratégique ? Y a-t-il des changements tangibles dans la façon dont l’entreprise fonctionne, innove ou sert ses clients ?
• Adoption par les équipes : Les collaborateurs ont-ils réellement adopté les outils, process ou nouvelles approches introduits par le projet ? L’énergie et l’engagement générés par le projet se ressentent-ils encore dans la culture d’entreprise ?
• Résultats durables : Les gains (financiers, opérationnels, relationnels) sont-ils mesurables sur le moyen ou long terme ? Le projet a-t-il servi de tremplin pour d’autres initiatives ou renforcé les capacités internes ?
• Résilience de l’organisation : L’entreprise est-elle aujourd’hui plus résiliente, agile ou mieux équipée pour relever de nouveaux défis ? Un projet qui transforme une entreprise, c’est celui qui ne se termine pas une fois livré. C’est celui qui laisse une empreinte durable dans les résultats, la culture et la manière de penser de l’organisation
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Certaines entreprises hésitent à investir dans des outils ou des méthodologies modernes de gestion de projets. À quel point ces outils peuvent-ils réellement maximiser l’impact des projets sur la performance globale ?
Soyons honnêtes : un mauvais projet avec un bon outil reste un mauvais projet. Les entreprises hésitent à investir dans des outils de gestion de projet parce qu’elles ont vu trop de solutions miracles finir en fichiers Excel bricolés dans un coin. Parce qu’elles savent que ce n’est pas la technologie qui fait la différence, mais la façon dont on l’utilise.
Un outil mal utilisé devient une usine à gaz. Un process rigide étouffe plus qu’il n’aide. Et une méthodologie mal comprise peut se transformer en obstacle au lieu d’être un accélérateur. Mais quand une entreprise comprend qu’un bon outil + une bonne culture projet = un levier puissant, alors l’impact est réel. La vraie question n’est donc pas “Faut-il investir dans un outil ?” Mais “Sommes-nous prêts à l’utiliser intelligemment ?
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Soyons honnêtes : un mauvais projet avec un bon outil reste un mauvais projet
Les PME, en particulier, manquent parfois de ressources pour mener des projets ambitieux. Quels conseils leur donneriez-vous pour maximiser leur impact malgré des moyens limités ?
“L’impact ne dépend pas que des moyens, mais de la clarté et du focus.” Les PME n’ont pas toujours de gros budgets, mais elles ont un atout clé : l’agilité. Pour maximiser l’impact malgré des ressources limitées, elles devraient :
• Prioriser sans pitié : Mieux vaut un projet bien exécuté que dix à moitié finis ;
• S’appuyer sur l’intelligence collective : Capitaliser sur les talents en interne avant d’investir à l’extérieur ;
• Automatiser et simplifier : Plus de process, moins d’actions chronophages.
Avec une bonne vision et une exécution rigoureuse, les petites équipes peuvent accomplir de grandes choses
La question de l’impact va souvent de pair avec la durabilité. Comment intégrer des principes durables dans les projets pour qu’ils soient performants non seulement aujourd’hui, mais aussi demain ?
Certainement. “Un projet performant aujourd’hui doit encore avoir du sens demain.” Pour intégrer la durabilité dans les projets :
• Penser long terme dès le départ : Un projet aligné sur la vision de l’entreprise, pas juste sur une urgence ;
• Créer des fondations solides : Processus clairs, outils adaptés, adoption par les équipes ;
• Capitaliser sur l’apprentissage → Chaque projet doit nourrir les suivants, pas être un one-shot.
Un projet durable, c’est un projet qui laisse une empreinte positive, évolutive et réutilisable.
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Enfin, un message pour les participants à votre atelier : quels sont les outils, approches ou réflexes qu’ils pourront appliquer immédiatement dans leur entreprise pour transformer leurs projets en véritables moteurs de performance ?
Dans cet atelier, vous repartirez avec des outils concrets et des approches actionnables pour :
• Prioriser sans dispersion : Choisir les projets qui créent vraiment de la valeur. • Piloter avec clarté : Mettre en place des indicateurs qui mesurent l’impact réel ;
• Maximiser les ressources : Faire mieux avec moins, grâce à des méthodes simples mais puissantes ;
• Satisfaire les acteurs et donneurs d’ordre : Cartographier, prioriser et impacter l’humain.
Moins de gestion, plus de performance. Moins de complexité, plus d’impact