En l’espace de seize ans, FOCEP S.A. s’est imposée comme une microfinance qui compte au Cameroun. Avec une quinzaine d’agences et près de 300 employés, l’entreprise affiche une croissance notable dans un secteur en pleine expansion. Portée par Eugène Nzouadjeu Yota, Président du Conseil d’Administration, et Bertin Tonleu, Directeur Général, FOCEP S.A. revendique une mission claire : accompagner les exclus du système bancaire traditionnel et contribuer au développement de l’économie locale à travers des offres de services financiers de qualité.
Dans un marché ultra-concurrentiel, comment FOCEP S.A (Fonds Camerounais d’Epargne pour le Progrès) se distingue-t-elle ? Quelles réponses apporte-t-elle aux défis du secteur ? Nous avons rencontré ses deux dirigeants pour décrypter les ambitions de cette microfinance en pleine ascension qui a enregistré en 2019, l’entrée dans son capital d’un nouvel Actionnaire, en l’occurrence FINAFRICA, une filiale du GROUPE DUVAL.
Bonjour Messieurs. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
PCA: Je suis Eugène NZOUADJEU YOTA, PCA de l’entreprise FOCEP S.A, maire de la commune de BASSAMBA et Expert finances et contrôle de gestion de l’Institut International des entreprises de Orléans en France (promotion 1989).
Industriel en France depuis 35 ans, je suis le promoteur de 2 entreprises en France. La première se nomme FMC (Fabrication mécanique du Centre), spécialisée dans la fabrication des composantes pour l’industrie lourde (les pièces automobiles, d’aviation, d’hydraulique sous-marin…) et la deuxième société est spécialisée dans la conception et la fabrication d’outillages pour l’industrie pharmaceutique. Au Cameroun, j’ai investi dans l’hôtellerie et l’Education.
DG: Bonjour Fabrice, Je suis TONLEU Bertin, Directeur Général du FOCEP S.A. depuis 2007. Après mes études en comptabilité, finances et gestion, j’ai dû faire mes classes dans un cabinet comptable pendant 10 ans avant de rejoindre CCEI Bank qui deviendra par la suite Afriland First Bank, où j’ai passé 15 belles années. L’expérience acquise, je décide d’embrasser de nouveaux challenges.
Je m’investis d’abord pour le projet Financial House avant d’être séduit par FOCEP S.A. Depuis près de 16 ans donc, j’officie comme Directeur Général de cette microfinance qui ne cesse de gagner en importance.
Comment se porte FOCEP S.A ?
PCA: FOCEP S.A se porte très bien aujourd’hui. C’est une entreprise en pleine croissance. De deux (02) agences à l’ouverture, FOCEP compte aujourd’hui Près de 15 implantations au Cameroun. Concernant les ressources humaines, nous sommes partis en 2007 avec un effectif de 10 employés, et comptons à ce jour un effectif de 250 hommes et femmes se mouvant au quotidien pour l’atteinte de nos objectifs.
Quel bilan pouvez-vous faire de vos 16 années de présence sur le marché camerounais ?
DG: Crée en 2007 avec un capital très modeste et un total de bilan de FCFA 200 millions, FOCEP S.A sera agrée en 2010 avec un capital de FCFA 270 millions. A ce jour, son capital a progressé régulièrement et a atteint en 2021 FCFA 1,5 milliard. FOCEP S.A a enregistré en 2019, l’entrée dans son capital d’un nouvel Actionnaire, en l’occurrence FINAFRICA, une filiale du GROUPE DUVAL basée en France qui est spécialisée dans la Microfinance et l’Assurance en Afrique.
FOCEP S.A qui s’est inscrit dans la bonne gouvernance respecte toutes les normes prudentielles prescrites par le Régulateur et enregistre chaque année une forte croissance de ses principaux agrégats structurels. Il se présente aujourd’hui comme un Acteur très important et incontournable dans le secteur de la Microfinance au Cameroun.
Quelle est la réponse de FOCEP SA aux personnes exclues des mécanismes bancaires classiques ?
DG: FOCEP donne la possibilité à toute personne majeure (sans distinction de sexe) de pouvoir ouvrir un compte dans ses diverses agences disséminées dans le territoire Camerounais sans frais. Bien plus, à travers notre stratégie de collecte journalière, nous offrons la possibilité à tous de pouvoir sortir de l’informel pour avoir un compte bancaire.
La stratégie d’inclusion financière sus évoquée participe de cette volonté de toucher le plus grand nombre possible de Camerounais. Il en est de même de notre politique de crédit basée sur la proximité, la promptitude, le Conseil et les taux d’intérêts accessibles et fortement concurrentiels pour faciliter l’accès au crédit du plus grand nombre d’Agents Economiques au sein de notre structure.
Quels sont les défis que rencontrent le secteur de la microfinance au niveau national ?
PCA: Au niveau national, comme dans le secteur bancaire, le secteur de la microfinance qui est handicapé par la rareté des ressources, n’échappe pas non plus aux Agents Economiques Véreux qui ne tiennent pas à leurs engagements, détériorant ainsi la qualité du portefeuille crédits de notre Secteur.
Néanmoins, les EMF multiplient d’adresses pour asseoir les meilleures politiques de crédits et stratégies de recouvrement. Ils sont aidés dans leurs missions par les pouvoirs publics qui multiplient des stratégies afin de contraindre ces derniers à entendre droit. Même si toutes ces mesures ne sont toujours pas assez efficaces, il faut néanmoins relever qu’elles contribuent à atténuer les risques.
Parmi les mesures prises par les pouvoirs publics, nous pouvons par exemple citer l’entrée en vigueur en fin 2019 de la loi sur la pénalisation du non remboursement du crédit, le déploiement du Comité National Economique et Financier (CNEF) qui a mis sur pied un ensemble de plateformes que les EMF renseignent ; notamment la Centrale des Risques qui permet de déclarer tous les bénéficiaires de crédit et tous les porteurs de crédits impayés. L’observation de ces obligations aide les EMF dans leurs prises de risques et leur évite le surendettement de leurs clients.
Dans le même ordre d’idées, la COBAC qui est l’organe régulateur a revu la règlementation du Secteur en 2017 pour la rendre un peu plus contraignante. Cette nouvelle règlementation vise à protéger davantage notre Secteur d’activité.
Quel est le profil des personnes que vous accompagnez ou soutenez ?
DG: Nous accompagnons tout porteur de projet viable et licite ; jeunes, hommes et femmes de bonne moralité ainsi que les TPE, PME évoluant dans les secteurs du commerce général, de l’éducation, de l’Agropastoral, bref, dans notre mission d’entreprise citoyenne, nous accompagnons aussi l’Etat dans le financement des activités des jeunes dans le cadre du Plan Triennal Spécial – Jeunes.
Votre microfinance attire de plus en plus nouveaux partenaires & investisseurs. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette forte attractivité ?
PCA: Les raisons que nous pouvons évoquer sont entre autres la bonne santé et la croissance de notre EMF, la qualité des hommes qui la dirigent, mais aussi le sérieux de son personnel … La concurrence est de plus en plus rude dans le secteur de la microfinance en pleine expansion au Cameroun.
Pouvez-vous nous parler des produits et services qui font la particularité de FOCEP S.A sur le marché local ?
DG: FOCEP n’a véritablement pas une particularité en termes de produits. C’est d’ailleurs le cas pour l’essentiel des EMF car nous exploitons le même produit. Cependant, sa force réside dans la qualité de ses services, la proximité avec sa clientèle, le conseil, le suivi de la clientèle par son Staff.
Que peut-on vous souhaitez pour les 3 prochaines années ?
DG : Que nos objectifs et nos ambitions se réalisent pour nous hisser dans le Top « 05 » des meilleurs EMF du Cameroun. Il ne vous a pas échappé que le Cameroun Compte à ce jour plus de 400 EMF agrées.