A l’ère du numérique, l’Afrique se retrouve face à un enjeu crucial : conquérir son autonomie digitale et sociale. Cette quête d’indépendance passe par la création de solutions technologiques adaptées aux réalités et aspirations du continent. L’application Dikalo, plateforme de réseaux sociaux d’origine camerounaise, incarne cette ambition et illustre le potentiel de l’innovation africaine dans ce domaine.
Dans un monde dominé par les géants mondiaux du numérique, quelle place reste-t-il pour l’Afrique ? Comment le continent peut-il s’approprier les outils technologiques pour façonner son propre destin numérique et social ?
Avoir ses propres réseaux sociaux permettrait à l’Afrique de renforcer son identité culturelle, de promouvoir le développement économique et de répondre aux besoins spécifiques de sa population en matière de technologie et de communication en ligne. Cela sous-entend :
1. La promotion de la culture africaine : Les plateformes de médias sociaux africaines pourraient mettre en valeur la richesse culturelle et artistique du continent, offrant une vitrine internationale pour les talents locaux. Par exemple sur Dikalo, nous avons des stickers qui sont adaptés à nos expressions quotidiennes ; il y est développé une attitude qui nous est plus parlante et on se sent de ce fait directement chez soi
2. La création d’emplois et le développement économique : En possédant et en exploitant nos propres réseaux sociaux, nous pouvons stimuler la croissance économique en créant des emplois locaux dans les domaines de la technologie, du marketing numérique et de la gestion des réseaux sociaux tout en favorisant l’innovation et l’entrepreneuriat. Encore qu’il faudrait se faire accompagner par nos administrés.
3. On ne parlera jamais assez de la protection des données et de la vie privée : Les réseaux sociaux africains pourraient être régis par des lois et des politiques de confidentialité plus adaptées aux besoins et aux préoccupations des utilisateurs africains, offrant ainsi une meilleure protection des données personnelles. Malheureusement, il est plus compréhensible voire même négligeable de savoir, pour un africain, que cela se trouve entre les mains des occidentaux (étrangers) plus tôt qu’entre les mains de ses semblables ; ce qui est malheureusement abscons quand on sait que cela continue à faire de nous des éternels assistés et de nous rendre complètement dépendant d’un univers que nous ne contrôlons pas. Notre liberté sur tous les plans passera aussi par notre capacité à nous faire mutuellement confiance et surtout à mériter cette confiance que nous nous accordons
4. Innovation technologique : Le développement de réseaux sociaux locaux pourrait encourager l’innovation technologique en Afrique, stimulant ainsi la créativité et la collaboration dans le domaine de la technologie numérique tout en offrant des plateformes adaptées aux besoins locaux, l’Afrique peut favoriser une meilleure inclusion digitale en répondant aux spécificités culturelles, linguistiques et technologiques du continent.
En relevant ces enjeux et en investissant dans des solutions technologiques adaptées, l’Afrique pourrait renforcer sa souveraineté numérique, promouvoir le développement économique, garantir la protection des données et promouvoir la diversité culturelle sur la scène mondiale.
Il serait donc d’une implication négative pour l’Afrique de s’obstiner à dépendre des plateformes venues d’ailleurs pour ses besoins en médias sociaux ; les conséquences en seraient :
1. Perte de contrôle sur les données : En utilisant des plateformes étrangères, l’Afrique est en perte de contrôle sur les données des utilisateurs, ce qui soulève des préoccupations en matière de confidentialité et de sécurité des données.
2.Dépendance technologique : En s’appuyant sur des plateformes étrangères, l’Afrique est devenue dépendante de technologies et de services développés à l’étranger, ce qui limite sa capacité à innover et à développer ses propres solutions numériques.
3.Fragilité de la connectivité : Les interruptions de service ou les restrictions imposées par des plateformes étrangères ont un impact négatif sur la connectivité et la communication en Afrique, limitant ainsi l’accès à l’information et aux ressources en ligne. On a eu des exemples très récemment d’ailleurs avec les bugs chez notre voisin.
4. Risque de violation de la vie privée : Les plateformes étrangères peuvent ne pas être soumises aux mêmes normes de protection des données que celles en vigueur en Afrique, exposant ainsi les utilisateurs à des risques potentiels de violation de la vie privée.
4. Contrôle de l’information : En fonctionnant sur des plateformes extérieures, l’Afrique est soumise aux politiques et aux décisions prises à l’étranger en matière de censure et de filtrage de l’information, ce qui restreint la liberté d’expression et d’accès à l’information.
5. Perte de revenus : En utilisant des plateformes étrangères, l’Afrique peut perdre des opportunités économiques liées à la publicité et à la monétisation des contenus, car une grande partie des revenus générés en ligne peuvent être dirigés vers des entreprises étrangères.
6. Incapacité à répondre aux besoins locaux : Les plateformes étrangères peuvent ne pas être adaptées aux spécificités culturelles, linguistiques et économiques de l’Afrique, ce qui limite leur pertinence pour les utilisateurs du continent.
En conséquence, la dépendance aux plateformes venues d’ailleurs peut avoir des répercussions néfastes sur l’autonomie numérique, la protection des données, la liberté d’expression et le développement économique de l’Afrique. C’est pourquoi, il est essentiel de promouvoir le développement de solutions technologiques locales pour renforcer la souveraineté numérique du continent.