“La vie est pleine de possibilités qui attendent simplement que vous fassiez le premier pas” Sara BITANGA

Au Cameroun, elle se recrute parmi les plus jeunes avocats à exercer à leur propre compte. Sara Orelie N. BITANGA est une professionnelle passionnée et orientée vers le résultat. Son parcours est classique et son histoire riche en enseignements

Produit de l’excellence académique camerounaise (Université de Douala), Sara a dû surmonter des obstacles pour se démarquer. Parallèlement à ses études, elle était à ses heures perdues tantôt hôtesse événementielle, commerciale, animatrice… des boulots qui lui permettaient une certaine autonomie financière.

La passion du métier en bandoulière, elle parvient en 2011 (à force de persévérance) à obtenir un stage au sein du cabinet BILLIGHA. C’est ainsi que débute son histoire avec la profession d’avocat.

Après avoir passé une dizaine d’années au sein du cabinet BILLIGHA, nantie d’un Master 2 en Droit des affaires, et de riches expériences professionnelles, la jeune lionne décide à la fin d’année 2020 de fonder BITANGA & PARTNERS Law Firm, un cabinet d’avocats pluridisciplinaire, avec un accent sur le droit bancaire, le droit commercial et civil, le droit des transports & des assurances.

Le Cabinet B&P Law firm compte aujourd’hui deux avocats associés et plusieurs juristes-collaborateurs ayant en commun une vision résolument moderne et innovante des services juridiques.

Sara intervient principalement comme Conseil aux entreprises quelle que soit leur taille, grâce à sa parfaite maîtrise du droit des sociétés commerciales et des réglementations de divers secteurs d’activités au Cameroun.
Elle se définit en outre comme un manager charismatique et ambitieux. Nous l’avons rencontrée !

 

Bonjour Madame BITANGA. Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

 

Je suis un produit 100 % Camerounais. J’ai un parcours académique et professionnel des plus ordinaires. Partie d’un tout petit village dans le département de la Sanaga maritime, J’ai rejoint la capitale économique Douala à l’âge de 11 ans.

J’ai fait toutes mes études primaires dans une école publique et la majeure partie des études secondaires dans un lycée d’enseignement général, après un bref séjour dans un collège confessionnel, où les frais de scolarité étaient largement au-dessus de la bourse de mes tuteurs.

Je dois mes diplômes sanctionnant la fin du premier et deuxième cycle de l’enseignement supérieur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Douala, où j’ambitionne accéder au grade de Docteur PhD.

Pour l’instant, je contemple avec grande admiration ma licence en Droit Privé, et mon Master I et II spécialisé en carrières judiciaires, appuyé par une pléthore de certifications et formations professionnelles en Droit des affaires, Droit des Transports, Droit bancaire et en Arbitrage.

Sur le plan professionnel, j’ai fait beaucoup de petits boulots en parallèle avec mes études universitaires. J’ai été tour à tour brand ambassador pour Orange Cameroun, MTN Cameroun, SGBC (devenue SG Cameroun) et DIAGEO (Guinness Cameroun). J’étais plutôt bien rémunérée en qualité de commerciale, au regard de mes performances de vente, mais, je n’ai jamais perdu de vue mon rêve.

Après le Master I, je décidai d’aller à la conquête de ce rêve, sans boussole ni torche (rires). C’était sans compter sur les nouvelles technologies de communication et internet, peu répandues à cette époque. Décrocher mon tout premier stage relevait presque du miracle.

Je me rappelle encore de ce lundi du mois d’août 2011, où j’ai attendu une journée entière dans le cabinet de celui qui devint plus tard mon encadreur, mon parrain. Heureusement ma témérité a payé et même si je n’avais pas un bureau, j’avais au moins une chaise que je pouvais balader dans plusieurs bureaux.

Deux années plus tard, partagée entre les études et la postulation, on organisait enfin, après 7 ans d’attente, l’examen d’aptitude au stage d’avocat. C’est ainsi que je porte fièrement depuis le 23 janvier 2015, la robe d’avocat et le titre de « Maître ».

Je ne remercierai jamais assez Maître Joseph Claude BILLIGHA qui m’a ouvert les portes de son cabinet dès notre premier contact.

 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir Avocate d’Affaires ? Un rêve d’enfance ?

 

Devenir avocate était un rêve de petite fille, en plus d’être footballeuse et docteur, parce que j’ai toujours été très admirative de la blouse blanche et du sentiment d’être utile à son prochain. Mais le Droit a pris le dessus sur toutes mes autres aspirations. Et si j’ai une préférence pour le Droit des affaires, c’est parce que ce domaine est plus compétitif et lucratif (rires).

Plus sérieusement, nombreux justiciables ne savent pas que l’Avocat n’est pas seulement celui qu’on croise tous les jours dans les couloirs du palais de justice, ou dans une salle d’audience en train de plaider un dossier de vol, d’escroquerie ou de coups et blessures.

Au-delà de la représentation en justice de ses clients, l’avocat en général, et celui spécialisé en Droit des affaires en particulier, est d’abord le partenaire privilégié des entrepreneurs, investisseurs et toute personne physique ou morale.

Il conseille et assiste sur divers aspects juridiques des activités commerciales, industrielles ou simplement de la vie civile, parfois sans quitter le confort de son cabinet. Par ailleurs, le droit des affaires offre une pléthore d’opportunités à l’Avocat, car cette branche du droit comporte plusieurs spécialités à l’instar du droit commercial, droit des sociétés, droit bancaire, fiscal, boursier, le droit de la propriété intellectuelle, etc.

 

Quels sont vos principaux domaines d’intervention ?

 

J’interviens principalement comme Conseil, pendant la création, en cours d’exercice et lors de la transformation des sociétés quelle que soit leur taille (TPE, PME et PMI). J’assure également la légalité des transactions commerciales. Férue de la négociation et de la rédaction, j’ai déjà exécuté plus d’une centaine de contrats et actes juridiques au profit des entreprises locales et étrangères.

De façon générale, je conseille et assiste les clients du Cabinet, notamment dans le cadre des affaires relevant du Droit bancaire, Droit des sociétés commerciales, le Droit des transports et des assurances.

Toutefois, le Cabinet BITANGA & PARTNERS, offre une large gamme de services dans plusieurs domaines du Droit, grâce aux diverses spécialisations des Avocats et collaborateurs juristes que je salue au passage.

N’hésitez pas à consulter notre site web : www.bitangalawfirm.com.

 

A quoi ressemblaient vos débuts dans cet univers, autrefois dominé par les hommes?

 

Cela fait deux ans que j’exerce pleinement à mon propre compte. Je prends encore mes marques, après avoir été longtemps sous les ailes d’un homme, un Avocat exceptionnel, non sans admirer au loin les femmes très dynamiques à l’instar de Me. Yolande NGO MINYOGOG, l’actuelle secrétaire de l’ordre des avocats au Barreau du Cameroun et Me. Aurèlie CHAZAI, qui m’ont fortement inspirée à suivre leurs pas.

Je dirais toutefois qu’il s’agit d’une expérience très enrichissante, malheureusement encore confrontée aux défis relatifs au genre et la considération de la femme comme un être inférieur ou subordonné. Mais on ne se laisse pas faire. Le plus difficile c’est d’avoir une seule opportunité de prouver ce qu’on est capable d’accomplir, tout en arborant les beaux tailleurs et les talons hauts.

Lorsque cette opportunité est acquise, la confiance s’établit naturellement grâce à l’efficacité, le professionnalisme, la résilience et le dynamisme.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontré sur votre parcours professionnel ? Comment avez-vous fait pour surmonter les différents obstacles ?

 

La principale difficulté que j’ai rencontrée a été pendant la période de stage. Le cabinet a ses réalités qui sont malheureusement incontournables lorsqu’on veut apprendre. En comparaison à un stage professionnel en entreprise, on ne gagne pas toujours un salaire qui puisse nous permettre de subvenir à nos besoins les plus élémentaires.

Tout au plus, on perçoit une modeste indemnité de transport. Pour réussir à joindre les deux bouts, quand on ne peut compter sur le soutien de la famille, il faut bosser durement, s’investir dans le suivi des affaires du cabinet, prospecter afin d’attirer de nouveaux clients,

Après la période de stage ou celle de collaborateur, quand on devient son propre patron, c’est beau, c’est enviable, mais c’est loin d’être un long fleuve tranquille. Entre la gestion courante des affaires, du personnel, des charges… il faut des compétences exceptionnelles qui vont bien au-delà de simples études de Droit.

Il faut en plus de la casquette d’Avocat, être comptable, psychologue, manager, sociologue, expert en marketing et gestion des ressources humaines ; des compétences qui requièrent des formations spécifiques.

A défaut de les acquérir toutes, il est important de déléguer et de s’entourer des professionnels pour nous accompagner dans la réalisation de notre vision entrepreneuriale en tant que Cabinet d’Avocats ambitieux. C’est ce que j’ai fait depuis la création du BITANGA & PARNERS.

 

Y-a-t-il une activité qui vous détend particulièrement et vous permet de recharger les batteries ?

 

La musique, j’aime l’écouter et chanter aussi, même si je n’ai pas une très belle voix. Mais elle est assurément le seul poison que je consomme parfois avec déraison, aussi bien que les moments précieux passés en compagnie de ma petite famille.

 

Quels sont les adjectifs qui vous qualifieraient le mieux ?

 

Je dirais que je suis Résiliente, Généreuse et Rigoureuse. Je ne préfère pas en dire davantage et vous laisser me découvrir.

 

S’il fallait écrire cinq lignes sur la professionnelle que vous êtes devenue, que diriez-vous ?

 

J’étais faible avant. Je pleurais face à la moindre difficulté. J’étais impatiente à l’idée de ne pas voir les choses se passer exactement comme je les avais pensées, voulues ou imaginées. Mais j’ai grandi aujourd’hui, ou plutôt muri. Les obstacles d’hier sont devenus des belles opportunités.

Je suis plus confiante, plus ambitieuse, mais moins exigeante avec moi-même. Cap sur la conquête du monde des affaires, seul le ciel sera ma limite (il est important de s’auto motiver).

 

Quel regard portez – vous sur la place des femmes avocates d’affaires dans l’univers du droit camerounais aujourd’hui ?

 

Et si pour vous répondre comme une vraie camerounaise, je vous demandais que serait le monde des affaires en général sans les femmes ? La réalité c’est que de plus en plus, la société accorde une place privilégiée aux femmes qui osent faire la différence. C’est le cas des avocates d’affaires qui ont le vent en poupe dans l’univers du Droit camerounais longtemps dominé par les hommes tout aussi brillants.

J’ai d’ailleurs beaucoup d’admiration pour mes ainées dans la profession qui sont si nombreuses que je ne saurais les citer toutes sans commettre le crime de lèse-majesté en oubliant certaines. Un petit clin d’œil toutefois à Maître Lynda AMADAGANA.

 

Un dernier mot aux jeunes qui souhaitent suivre vos traces ?

 

Mon frère, ma sœur, n’oubliez jamais que le plus grand des arbres était avant tout une simple petite graine. La vie est pleine de possibilités qui attendent simplement que vous fassiez le premier pas.

Croire que l’on va réussir, c’est la première étape vers le succès. Car cette croyance se transformera en réalité par la persévérance et la volonté de travailler dur pour atteindre vos objectifs.

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