Il est le Directeur de Recherche de la TBS Education, une grande école de commerce française qui forme de futurs décideurs de dimension internationale. Samuel Fosso Wamba est un manager rigoureux, dynamique et bienveillant. Ce camerounais est non seulement l’un des chercheurs les plus influents dans le monde mais surtout, le 3ème plus grand publiant en France parmi les enseignants d’universités et d’écoles de management. Nous l’avons rencontré.
Dans cet entretien, il nous parle des enjeux et apports de l’intelligence artificielle en Afrique et partage son analyse sur la situation des chercheurs africains dans le monde.
Bonjour Monsieur Samuel Fosso. Depuis le 1 er Mars 2022, vous officiez comme Directeur de recherche de la TBS Education. Qu’est-ce qui a changé chez vous ?
Bonjour à toi Fabrice et à tous les lecteurs de Projecteur Magazine. Avant toute chose, je tenais à vous féliciter pour l’excellent travail que vous faites. Effectivement, j’ai été nommé le 1er mars 2022, directeur de la recherche de la TBS Education à la suite d’un processus de sélection assez rigoureux.
Il faut noter que je suis dans cette école depuis 2016 en tant que professeur titulaire en systèmes d’information et data science. J’y ai occupé de nombreuses responsabilités. Par exemple, j’ai monté un certificat en big data qui a commencé à Londres en 2018 et, maintenant, ce programme est hébergé sur notre campus de Barcelone et attire de nombreux étudiants chaque année.
En 2020, j’ai co-développé un master of science en intelligence artificielle (IA) et Business Analytics (BA) qui est une suite logique du certificat en big data pour permettre aux étudiants d’approfondir leur apprentissage des technologies de l’IA et du BA.
Par ailleurs, je suis le responsable du centre d’excellence en IA et BA de l’école depuis 2019. Et je participe de manière active à la production scientifique tout en jouant un rôle de mentor auprès de certains de mes collègues. Donc, cette nomination marque une nouvelle étape de mon implication dans les activités clés de l’école pour assurer son rayonnement au niveau de la recherche.
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lorsque j’ai commencé comme enseignant-chercheur, je n’avais pas pour objectif d’être dans un quelconque classement
Cette année encore, vous avez été classé parmi les 2 % des chercheurs les plus influents au monde dans un rapport actualisé, publié par les chercheurs de l’Université de Stanford. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris ces nouvelles ?
C’est vrai que ça fait toujours plaisir d’être dans ces classements. C’est une marque de reconnaissance de la qualité de nos travaux et de son influence dans le domaine et sans aucun doute une grande fierté surtout lorsqu’on apparait dans plusieurs classements internationaux en même temps.
Toutefois, lorsque j’ai commencé comme enseignant-chercheur, je n’avais pas pour objectif d’être dans un quelconque classement. Je pense aussi qu’on ne peut pas arriver à ce niveau sans avoir un réseau de collaborateurs nationaux et internationaux, des mentors, et un support institutionnel très fort. Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler dans une école qui offre un support extraordinaire à la recherche.
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Quelles sont les thématiques de recherche sur lesquelles vous avez travaillé et qui vous ont valu cette reconnaissance mondiale ?
Après ma maitrise en commerce électronique en mode sans-fil à HEC Montréal, il faut dire que j’ai été très chanceux de travailler sur une problématique importante insufflée par mes directeurs, les professeurs Louis A. Lefebvre directeur de recherche, et Élisabeth Lefebvre, codirectrice de recherche, à l’école polytechnique de Montréal, à savoir l’évaluation des impacts de la technologie d’identification par radiofréquence (RFID) sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement dans l’industrie du commerce de détail.
A l’époque, le géant américain Wal-Mart avait mandaté une centaine de ses fournisseurs d’équiper leurs palettes des puces RFID avant le 1er janvier 2005. Ceci avait généré un intérêt à l’échelle mondiale sur les applications potentielles de la RFID qui est considérée comme étant à la base de l’internet des objets. Ce qui par la suite a conduit au développement des stratégies d’adoption et d’évaluation de ses impacts aux niveaux individuel, organisationnel et inter-organisationnel.
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Mes sujets de recherche suivent un développement logique et continu depuis ma thèse à ce jour, et ont été influencés par des rencontres, expériences professionnelles et personnelles
Sous le leadership de mes directeurs de recherche, j’ai eu la chance de travailler d’une part avec l’une des plus grandes entreprises du Québec ainsi que les acteurs de la chaîne d’approvisionnement étudiée, et d’autre part, avec de grands acteurs technologiques tels que HP, SAP, IBM, Ship2Save, IDS Scheer, etc., pour mettre en place un espace de co-création, test et validation des nouvelles applications liées à la RFID.
Dans l’un des papiers issus de ces travaux et publié en 2008, je m’interrogeais déjà sur les impacts que cette technologie allait avoir sur les ressources humaines en redéfinissant par exemple les compétences et rôles au sein des entreprises et des réseaux d’affaires. Et je terminais en disant qu’elle va exiger de nouvelles compétences telles que data analytics pour « digérer » l’énorme quantité de données générées par la RFID mais aussi des gestionnaires d’alertes qui seront capables de gérer les processus dit « intelligents » qui sont déclenchés par des événements automatisés ou capables de s’autogérer.
Il était donc logique pour moi de pousser plus loin mes observations en lançant des projets sur le business analytics et le big data. C’est ce que j’ai eu la chance de faire lors de mon séjour en Australie en tant qu’enseignant chercheur au sein de l’University of Wollongong.
En effet, sur place j’ai eu la chance d’intervenir pendant de nombreuses années au sein de la NSW State Emergency Service qui est l’une des plus grandes agences gouvernementales du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud ou NSW. Celle-ci s’occupe particulièrement des services d’urgence et de sauvetage dédié à l’assistance à la communauté en cas de catastrophe (naturelle ou d’origine humaine), en capitalisant sur un effectif composé à la fois des employés et surtout un réseau de bénévoles de plus de 11 000 personnes dispersées sur un territoire de près de 801,150 km².
Pour moi c’était une occasion extraordinaire de pouvoir explorer non seulement les impacts des technologies et concepts tels que le big data, les systèmes de gestion intégrée (SGI, ou ERP en anglais) implémentés comme plateforme partagée entre agences autonomes, l’utilisation des réseaux sociaux pour supporter les opérations d’urgence, etc.
Ces efforts de recherche au sein de cette agence ont conduit à la rédaction d’un cas pédagogique afin de partager nos principales observations, et de nombreux articles de recherche, donc mon article le plus cité à ce jour. A la suite de ces travaux, l’une des grandes constantes était qu’il fallait se pencher sur l’apport de l’intelligence artificielle pour donner un « sens » à toutes ces données et surtout faciliter leur gestion.
Ce sont là une partie des recherches sur lesquelles je travaille actuellement à la TBS Education. Par ailleurs, je travaille sur les transformations nécessaires pour les organisations pour capitaliser sur les capacités apportées par ces nouvelles technologies. En outre, je tente de comprendre comment gérer ces innovations technologiques au sein des organisations.
En clair, mes sujets de recherche suivent un développement logique et continu depuis ma thèse à ce jour, et ont été influencés par des rencontres, expériences professionnelles et personnelles.
Vous attendiez-vous à ce que vos travaux aient autant d’impact ?
Sincèrement, non. Je me contentais de faire ce que j’aime avec passion. Peut-être que le fait de toujours effectuer des travaux encrés dans la résolution des problèmes organisationnels avec des partenaires et réseaux d’affaires contribue à avoir un impact plus grand.
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Quel est l’exceptionnel parcours qui vous a conduit à devenir l’un des chercheurs les plus respectés dans le monde ?
Je suis né au Cameroun dans la ville de Bafoussam où j’ai fait la première année de mon primaire. Après l’obtention de mon baccalauréat C, je me suis logiquement inscrit à l’université de Yaoundé. Il faut noter qu’à cette époque-là, il n’y avait qu’une seule université dans tout le Cameroun. Je me suis donc retrouvé avec tous mes compatriotes venant de divers coins et recoins du Cameroun en première année de mathématiques en 1992.
Mon désir de continuer mes études m’a conduit à l’université de Sherbrooke dans l’est du Québec au Canada, où j’ai obtenu ma maîtrise en mathématiques avec mon mémoire intitulé « morphologie mathématique appliquée au traitement de l’image ». Il faut noter que pendant cette période je m’interrogeais beaucoup sur l’applicabilité de ce que je ferais si je rentre au pays, ce qui était le fil conducteur de mes choix de formations. C’était aussi la période du boom de l’internet et du commerce électronique.
Dans des discussions avec un de mes enseignants, il me conseille d’aller à HEC faire leur nouveau master en commerce électronique car pour lui c’est l’avenir. Après recherches et analyses, je me retrouve inscrit à ce programme qui sans aucun doute m’a permis d’avoir accès à des projets en partenariats avec de nombreuses entreprises montréalaises.
Pendant mes études doctorales, j’ai participé à la création d’une entreprise avec mes deux camarades de promo et un partenaire québécois pour aider les organisations à mieux cerner les enjeux de la RFID et les aider à adopter, utiliser et évaluer les impacts de celle-ci.
Cette firme nous a permis de voyager à travers le monde pour des projets RFID, enseigner la RFID et certifier les personnes sur la RFID et surtout profiter de ces projets pour collecter des données qui ont par la suite servi à écrire des articles de recherche. Nous avons pendant cette période développé énormément notre réseau académique et notre réseau d’affaires.
Lors d’une conférence à Toronto dans laquelle j’organisais une session sur la RFID en 2007, le Professeur Michael G. Michael, un des participants m’aborde et me parle de ses recherches sur la RFID et de sa femme, la Professeure Katina Michael qui travaille aussi sur les problématiques connexes et cite déjà certains de mes travaux. Il m’indique qu’ils seront heureux de me recevoir pendant un an en Australie pour remplacer sa femme qui va bientôt aller en congé maternité.
Quelques mois plus tard, je me retrouve donc recruté en Australie pour un contrat d’un an tout en terminant ma thèse au Canada. J’obtiendrais par la suite un contrat permanent conditionné à un processus de titularisation rigoureux, incluant des exigences tant en pédagogie, recherche et service, qui seront remplis avec brio
En 2013, une question se pose : dois-je continuer de rester en Australie ? Dans le cas de l’affirmative, je verrais mon désir de retourner au pays et créer des collaborations actives s’éloigner un peu plus. Car étant trop loin du Cameroun, il me serait difficile d’y aller souvent. Alors j’ai décidé de démissionner de mon poste en Australie pour me rapprocher du Cameroun.
Le pays qui me semblait le plus proche et le plus compatible avec ce que je voulais faire était la France. J’ai donc posé mes valises à la Rouen business School, qui est devenu par la suite NEOMA Business School. Une fois en France il m’a été recommandé de passer mon habilitation à diriger des recherches (HDR) si je voulais encadrer des doctorants. Ce que j’ai fait en 2015, en passant la HDR à Telecom Business School Paris. Depuis 2016, je suis full professeur à la TBS Education.
Par ailleurs, j’ai eu ou occupe encore le poste de professeur invité dans de nombreuses universités comme Professeur invité émérite – Global Excellence and Stature 4.0, Université de Johannesburg, Afrique du Sud ; Professeur invité émérite à la UCSI Graduate Business School, Université UCSI, Malaisie ; Professeur titulaire invité d’intelligence artificielle en entreprise, Université de Bradford – Bradford, Royaume-Uni.
Quels sont vos liens avec votre pays d’origine le Cameroun ?
J’ai des liens forts avec le Cameroun et j’espère bien continuer à les renforcer. En plus d’y avoir encore une partie de ma famille et ma belle-famille, j’interviens de manière régulière à l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) dans leur master en management et systèmes d’information où j’ai réussi à y développer une réelle culture de la recherche avec des résultats appréciables.
Je suis également intervenu sur la vulgarisation de la recherche à l’université de Bamenda. J’ai présenté les applications de l’impact du big data et l’intelligence artificielle dans les organisations pendant une masterclass à KEYCE Informatique et Intelligence Artificielle sur les campus de Douala et Yaoundé.
A l’école Polytechnique de Yaoundé, je co-supervise une thèse avec le Professeur Remy Magloire Etoua, directeur de l’école et ancien camarade de classe à Yaoundé I et avec qui j’ai étudié en même temps à Montréal. Par ailleurs, j’ai initié et contribué à faire signer un partenariat entre TBS éducation et l’école Polytechnique de Yaoundé pour des échanges d’étudiants et professeurs.
J’aimerais à moyen terme créer un espace d’innovation technologique pour faire travailler les jeunes dans des domaines variés, liés à l’utilisation de l’IA et du big data en vue de répondre à des problématiques concrètes touchant le pays, notamment l’agriculture, l’éducation, la santé, l’environnement, la gestion des villes, etc. J’ai déjà acquis des sites pour ce projet à Douala, Bomono Ba Mbengue, Bafoussam, Yaoundé et Kribi.
La plupart des chercheurs camerounais ne commencent à briller que lorsqu’ils traversent la méditerranée. Qu’est-ce qui explique cet état de fait ? Le pays ne valorise pas assez ses talents ?
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la place du chercheur est très mal comprise et négativement interprétée au pays : on s’en sert davantage comme un tremplin en politique et pour accéder à des postes de pouvoir
Il est assez difficile de répondre à une telle question car je ne me suis pas penché sur le problème, surtout en collectant des données pertinentes pour tirer des conclusions fiables. En revanche, il est clair que nombreux de nos enseignants chercheurs manquent de moyens, de formations adéquates pour faire de la recherche à fort impact, et de mentors. Par conséquent, l’Etat peut mettre en place des mécanismes afin de capitaliser sur le haut potentiel et le grand vivier que représente la diaspora camerounaise dans des domaines très variés.
Vous seriez surpris par l’œuvre qu’elle mène partout à travers le monde. Pourquoi ne pas l’encourager à revenir quelque temps, selon des modalités bien définies pour contribuer au transfert des connaissances et la formation des jeunes ? Par ailleurs, la place du chercheur est très mal comprise et négativement interprétée au pays : on s’en sert davantage comme un tremplin en politique et pour accéder à des postes de pouvoir. Il faut donc un grand travail de pédagogie dans ce sens.
Quels sont les ingrédients qui vous ont permis de vous faire une place de choix dans cet univers ?
Je pense que ma passion pour l’enseignement et la recherche sont les conditions de base. Le travail acharné, l’aptitude à toujours vouloir apprendre et aller chercher la compétence où elle se trouve. L’audace, l’humilité, la bienveillance, la curiosité, la capacité de s’entourer des mentors et ne pas songer à des retours sur investissement à court terme. Aussi, être capable d’accepter les échecs quand ils arrivent.
Ensuite, tirer des leçons de ces échecs pour mieux avancer. Comme on dit au pays, quand une porte se ferme, une autre s’ouvre : la persévérance. Mais aussi avoir une vie de famille équilibrée avec une épouse aimante, qui croît en vous et avec laquelle vous formez une véritable équipe pour avancer et s’occuper de vos enfants.
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Intéressons-nous à d’autres choses à présent. Vous êtes très attaché aux questions liées à l’Intelligence artificielle et aux Médias Sociaux. Vous organisiez souvent des Grand Talk à la Business School de Toulouse. Déjà, parlez-nous un peu de cet évènement…
En tant que responsable du centre d’excellence en intelligence artificielle et business analytics, je participe à l’animation du campus à travers l’organisation des séminaires pour amener nos parties prenantes à réfléchir sur les enjeux liés à l’adoption, utilisation et impacts des technologies et concepts tels la blockchain, l’intelligence artificielle, les smart cities, le business analytics.
Il arrive aussi qu’on se concentre sur une industrie particulière. On le fait toujours avec des partenaires locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Par exemple, en février 2022, on a organisé un webinaire intitulé « Smart Cities in Times of Pandemics » (https://www.tbs-education.com/news/smart-cities-in-times-of-pandemics/). Il a été co-organisé avec l’Université de Bradford, UK et le MIT, USA et a vu la participation des sommités mondiaux du domaine et des responsables de ces institutions.
En octobre 2021, un autre webinaire intitulé « AI Day » avait été co-organisé par TBS Education, l’Université de Bradford, UK et l’Université de Johannesburg, Afrique du Sud pour partager des résultats, projets, préoccupations touchant aux applications de l’IA.
Ce webinaire a connu la participation des intervenants venant de plusieurs pays (ex. Afrique du sud, Australie, Angleterre, Etats-Unis) et institutions (TBS Education, University of Johannesburg, University of Technology Sydney, APEM, Airbus, University of Bradford). C’était une occasion aussi d’échanger les meilleurs pratiques et de nouer de nouvelles collaborations.
L’Université de Johannesburg a signé un accord avec TBS pour les échanges d’étudiants et de chercheurs. Il faut noter que le succès de tels évènements n’est possible que grâce à l’implication d’une équipe extraordinaire sur place pour assurer la logistique (je pense ici à nos assistantes), le support de la direction qui met non seulement à disposition des ressources (humaines et matérielles) importantes, mais s’implique de manière très active.
En tant que nouveau directeur de la recherche, l’école va accélérer cette tendance en collaboration avec nos laboratoires de recherche, centres d’excellence et chaires de recherche. L’idée est aussi d’associer des sommités des champs disciplinaires de l’école et les revues académiques de premier plan.
Actuellement en Afrique, le digital est en plein essor. Pensez-vous qu’il soit déjà temps d’y introduire de l’intelligence artificielle ?
En fait, il faut toujours considérer toute innovation technologique comme étant un outil. Celui-ci peut être utilisé pour résoudre un problème, saisir des opportunités d’affaires, faire face à une obligation règlementaire, aider à différencier ses produits ou services par rapport à la concurrence, optimiser son modèle d’affaires, ou tout simplement créer un modèle d’affaires complètement différent de ce qu’on connaissait jusqu’alors (ex., Uber, Airbnb), etc.
Bref, la question n’est pas s’il est temps d’introduire l’IA en Afrique en sachant que celle-ci pour certains est considérée comme l’une des technologies les plus perturbatrices du 21e siècle, avec le potentiel de transformer tous les aspects de la société. Mais il serait plutôt utile de se demander comment utiliser ce nouvel outil (qui n’est pas si nouveau que ça en fait) pour faire face aux multiples problèmes auxquels fait face l’Afrique, mais aussi créer de nouvelles opportunités d’affaires ancrées dans les réalités africaines. En clair, les opportunités sont infinies.
Je me suis penché sur la question avec des collègues dans un article scientifique intitulé : «Are we preparing for a good AI society? A bibliometric review and research agenda » et publié dans la revue Technological Forecasting and Social Change en 2021. J’ai aussi enregistré une vidéo qui parle de cet article avec la Fondation nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (FNEGE) (https://www.youtube.com/watch?v=ufeYovoACm4&ab_channel=FNEGEM%C3%A9dias).
En effet, tout est parti de la lecture d’un rapport publié par l’équipe du McKinsey Global Institute intitulé « Applying artificial intelligence for social good » publié en novembre 2018. Ce rapport analyse les applications potentielles de l’IA pour ce qu’il appelle une » bonne société axée sur l’intelligence artificielle «
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Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui nous lisent et qui souhaiteraient devenir comme vous ?
Je pense que les jeunes doivent croire en leurs rêves. Ensuite, ils doivent travailler de manière intelligente et ardue pour les réaliser, utiliser les outils qui existent pour les aider à accéder facilement à la connaissance à moindres coûts (ex. cours en ligne ouverts et massifs gratuits), se faire accompagner par un ou plusieurs mentors et surtout ne jamais baisser les bras au premier obstacle : il faut toujours persévérer.