Cette semaine, nous avons eu l’opportunité de discuter avec Achille SIME, candidat au poste de membre élu du conseil d’administration de la Society of Actuaries. Fort de plus de 20 ans d’expérience dans le conseil et la (ré)assurance, Achille est un actuaire chevronné et reconnu, étant le premier de la Society of Actuaries à être qualifié dans la spécialité de l’assurance non-vie.
Dans cet entretien exclusif, Achille partage avec nous sa vision et ses ambitions pour la profession actuarielle. Au-delà de son expertise technique, il aspire à contribuer activement à l’implémentation effective des politiques liées à la diversité et à l’inclusion en milieu corporatif. Il met également un accent particulier sur le développement de la profession en Afrique et dans les pays en voie de développement.
Bonjour Monsieur SIME. Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de votre expérience dans le domaine de l’actuariat ?
Je suis actuaire depuis 2003 et diplômé l’université Paris Dauphine. Après 3 ans au sein de PwC Paris, je me suis envolé pour les Etats-Unis où je réside depuis 2005. Ma carrière m’a notamment emmené aux Bermudes entre 2014 et 2016 avant de créer le cabinet SL FINANCIAL, Inc. Mon champ d’intervention recoupe les USA (et particulièrement la Floride), la Caraïbes (et particulièrement les Bermudes) et l’Afrique avec une présence au Cameroun et au Nigéria.
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Du fait de ma casquette de premier actuaire de la Society of Actuaries qualifié dans la spécialité assurance non-vie, je pense contribuer de façon effective au retour à la collégialité et la diminution des tensions entre les deux principales organisations actuarielles aux Etats-Unis
Quelles seront vos priorités en tant que 2. Pourquoi avez-vous décidé de vous porter candidat au poste de membre élu du conseil d’administration de la Society of Actuaries ?
J’ai décidé de me porter candidat à cause des problématiques actuelles de représentativité des minorités dans le monde corporatif. Ces problématiques qui ne sont pas nouvelles, ont refait surface notamment en 2020, entrainant l’adoption de politiques liées à la diversité et a l’inclusion en milieu corporatif. J’ai donc pensé que mon expérience de vie et d’insertion professionnelle sur trois continents pouvait être bénéfique à la profession.
Mes priorités seront donc de contribuer à l’implémentation effective de ces politiques en mettant un accent particulier sur le développement de la profession en Afrique et dans les pays en voie de développement.
Enfin, du fait de ma casquette de premier actuaire de la Society of Actuaries qualifié dans la spécialité assurance non-vie, je pense contribuer de façon effective au retour à la collégialité et la diminution des tensions entre les deux principales organisations actuarielles aux Etats-Unis.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres candidats ?
Mon expérience de vie personnelle et professionnelle sur trois continents me donne une perspective unique sur l’impact des analyses actuarielles sur différentes communautés à travers le monde. En particulier, la problématique des biais dans les données utilisées (et donc dans les conclusions) des analyses actuarielles, constituent un défi majeur pour l’actuaire.
L’une de vos promesses fortes, c’est de faire en sorte que l’inclusion et la diversité ne soient plus simplement des slogans. Quelles actions concrètes proposez-vous pour promouvoir l’inclusion et la diversité au sein de l’organisation ?
L’égalité d’accès à la formation est un handicap majeur pour les minorités et donc mon attention (telle qu’indiqué dans mon questionnaire de campagne) portera en premier sur cette égalité d’accès à travers la multiplication des centres d’examens ou encore des aides diverses (incluant des aides financières) à destination des jeunes en Afrique. Je me positionne également comme ambassadeur de l’organisation en Afrique, avec pour mission, l’augmentation des pôles de formations d’actuaires.
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Comme axes d’amélioration, je m’engagerai pour une meilleure implication des régulateurs sur la définition du rôle attendu de l’actuaire
Quel regard portez-vous sur la profession actuarielle en Afrique et quels sont les axes d’amélioration que vous identifiez ?
Selon moi, la profession est plus organisée en Afrique du Sud et dans le Maghreb. Hormis ces deux grands pôles, la profession s’est nettement mieux organisée en Afrique anglophone que francophone, au cours des 10-20 dernières années. Comme axes d’amélioration, je m’engagerai pour une meilleure implication des régulateurs sur la définition du rôle attendu de l’actuaire.
Sans l’appui du régulateur, il est difficile aux compagnies de s’auto-discipliner et de solliciter l’avis d’un actuaire sur différents sujets majeurs tels la tarification, les réserves ou encore le capital-risque.

Achille SIME en compagnie de ses collaborateurs au Nigéria
Quels sont les défis auxquels vous pensez que la profession actuarielle doit faire face dans les années à venir ?
L’un des défis de la profession actuarielle dans les années à venir sera l’accélération de la digitalisation et donc la prise en compte de nouveaux risques et techniques d’évaluation de ces risques dans la formation (initiale et continue) des actuaires. Dans mon questionnaire de candidat, je parle notamment de data science ou encore de l’Assurtech
Un dernier mot ?
Un grand merci à l’équipe de Projecteur Magazine, tout en espérant donner un retour d’expérience après mon élection et mon intégration au conseil d’administration de la Society of Actuaries.